Everest Base Camp: Partie 2

9 ème jour.

Au petit  matin, c’est parti, nous nous enfonçons dans la vallée du Khumbu, vallée du camp de base de l’Everest. Nous passons une nuit à Lobuche (4970m) dans un lodge plutôt sale mais abordable. Il fait tellement froid qu’au réveil nos bouteilles d’eau se sont transformées en glaçons, nos vêtements lavés la veille sont dans le même état.

 

Trois heures nous séparent de Gora Shep (5180m), dernier village de la vallée. Pour y parvenir nous longeons le glacier du Khumbu. Une fois arrivés au lodge, nous prenons quelques heures pour nous reposer, manger et partons sans les sacs faire l’ascension du Kala Pattar (5550m), ce sera pour Laeti son record d’altitude. Le sommet est le meilleur point de vue sur l’Everest et sa cascade de glace. Nous restons un moment au sommet, prendre des photos, admirer le coucher de soleil sur le toit du monde et son acolyte (l’Everest (8848 m) et le Nuptse).

Nous passons une bonne soirée en compagnie de deux Québécois, Isabelle et Max. Le lendemain matin, je pars seul en direction du camp de base (Laeti souffrant de maux de tête est restée au lodge pour se reposer).  Surprise, après une heure de marche, quelques tentes et un drapeau indiquant « Everest Base Camp 2012 » se dressent à la moitié du chemin. Des groupes se prennent en photos devant la pancarte n’ayant pas compris que le véritable camp de base se trouve deux kilomètres plus loin. Je décide de continuer et croise un Sherpa, celui-ci m’explique que ces tentes sont en faite les leurs et qu’ils s’occupent de nettoyer le vrai camp de base et que les guides ont trouvés une bonne technique pour gagner du temps…je continue sur un terrain glissant, je suis au pied de la cascade de glace du Khumbu, seul.

L’étape suivante nous emmène à Dzongla, au pied du Cho-La Pass, nous sortons du circuit principal, les chemins sont moins fréquentés. Nous passons la soirée comme d’habitude autour d’un poêle chauffé à la bouse de Yak, quand soudain tout le lodge se met à trembler, on regarde le gérant interloqués, il nous répond  «earthquake !». Conséquence du tremblement de terre ? Une énorme avalanche résonne dans la vallée. La montée du Cho-La Pass est rude, le chemin est raide puis s’adoucit lorsque nous arrivons sur le glacier. Une heure plus tard nous sommes au col à 5420m, un vent glacial souffle, nous ne trainons pas. Dans la descente, arrivés dans un couloir exposé, une pierre grosse comme une machine à laver traverse le chemin quelques mètres devant nous, «  cours, bordel, cours !!! ».

 

Nous passons deux jours à Gokyo (4800 m), petit village coincé entre un lac et le glacier du mont Cho Oyu (8201 m), nous prenons le temps avant de passer le dernier col. Yo décide de se faire une petite sortie en solo afin de se dégourdir les jambes, il part au sommet du Gokyo Ri (5357m). Ballade de 3 heures aller/retour avec environ 600m de montée offrant une vue panoramique sur 4 sommets de plus de 8000 m (l’Everest, le Lhotse, le Makalu et le Cho Oyu). Il me rejoint à peine 2 heures plus tard, essoufflé.

Il me raconte qu’il a descendu en courant et a dépassé un sherpa qui marchait tranquillement. Trente secondes plus tard, ce même sherpa le re-dépasse avec un grand sourire, c’est la course…après cinq minutes, quasiment au pied de la montagne, Yo déclare forfait, le cœur prés à exploser !!

Le lendemain nous sommes en route pour la dernière montée. Plusieurs heures de marche pénibles et fatigantes, pour cette dernière difficulté mon sac de 10 kg semble en peser 40 kg, sur les derniers mètres mes jambes font grèves. Allez un petit effort, nous y sommes : Renjo La Pass (5417 m). Le temps d’admirer la vue et d’engloutir quelques sucreries pour nous donner des forces et nous sommes repartis pour une longue descente.

 

48 heures plus tard, nous sommes au bord de la piste de décollage. Pressés de retrouver des températures plus clémentes à Katmandou, nous partons en quête d’avancer notre vol initialement prévu 5 jours plus tard.

 

Arriver à Lukla ne veut pas dire être à la fin du périple, prendre l’avion n’a pas été une mince affaire. Tout commence au bureau de la compagnie, la veille du vol, l’employé nous dit : « ok, venez demain à 11 h à l’aéroport », jusque là tout va bien. Le lendemain on arrive dans un vrai bordel, on demande des infos aux personnes dans la fille d’attente du comptoir d’enregistrement, certaines nous répondent qu’elles attendent depuis 4 jours. Arfff ! Ca ne sent pas bon, obtenir une info auprès de la compagnie est mission impossible,  au bout de deux heures quelqu’un nous répond enfin : « vous êtes sur le 19 ème vol du jour », nous sommes qu’au 8 ème vol, il est midi et le temps se gâte, il n’y aura pas de 19 ème vol… Au moins nous sommes inscris quelques part. Nous attendons toujours dans la fille. Un nouvel enregistrement se prépare, on force un peu les choses en se plaçant en tête de file : ca marche ! Deux personnes manquent à l’appel, on nous donne une carte d’embarquement, satisfaits, nous passons devant des mines déconfites par notre rapide succès.

Il n’y a plus qu’à attendre l’avion, deux rotations passent…ca y est, c’est notre tour !! Soudain, un attroupement se forme autour de notre avion, des gens examinent le train d’atterrissage, une pièce semble cassée. Bon, on attend le prochain avion, mais entre temps, il se met à pleuvoir puis à neiger. Ca sent le sapin, on nous dit d’attendre car un ingénieur arrive de Katmandou en hélicoptère et que la réparation ne prendra que quelques minutes, sauf que c’est la tempête de neige dehors. Apres trois heures d’attentes dans l’aéroport glacial, plus personne ne s’attend à rentrer aujourd’hui. On demande alors de retourner à l’hôtel. On nous répond de rester et d’attendre 17h30, notre seul interlocuteur est un policier, certains passagers s’agacent et ne comprennent pas pourquoi on attend pour rien alors que l’on pourrait être bien au chaud à l’hôtel. Finalement la compagnie s’active, on nous donne de nouveaux boarding pass pour le lendemain matin et ils nous disent de récupérer nos bagages et de revenir à 5h30, ce dont on se doutait depuis un moment se produit : nos sacs ont eu plus de chance que nous car une erreur d’étiquetage les a envoyée à Katmandou.

Bon plus d’affaires, quasiment plus de roupies, ca ne va pas être simple. Nous expliquons notre situation à l’hôtel, ils nous mettent dans la chambre de leurs enfants partis faire des études en ville. Le lendemain à 5h30 nous trouvons l’aéroport fermé. Une heure plus tard il ouvre, certain passagers haussent le ton car la compagnie n’a pas prévue de nous embarquer dans le premier avion mais toujours dans celui en panne, on  nous répond que si on pose encore une question nous ne partirons pas du tout…tres bien, on attend tous sagement. 4 avions arrivent et repartent puis l’ingénieur arrive enfin ! Il répare le train d’atterrissage, ca y est, à midi nous embarquons…

Après tout ça, du gras ,du gras et du gras !!!

Posted on: 25 novembre 2012Yo et Laeti

2 thoughts on “Everest Base Camp: Partie 2

  1. EPOUSTOUFLANT !! !!! moi aussi j’en ai eu le souffle coupé….en vous lisant.

    Bon maintenant je vais faire l’ascension …..de mon escalier et j’espère que de beaux rêves dans ces magnifiques montagnes, prises en photos de manière remarquable encore une fois !

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