carretera australe

Une route bien australe.

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La carretera Australe a été réalisée par le régime militaire chilien à la fin des années 70, dans le but de désenclaver des villages isolés du sud et surtout, pour le pouvoir en place, d’éviter d’avoir à passer par les routes argentines pour rejoindre ces secteurs. Un chantier colossal : de 1240 km de long à travers des vallées glaciaires et des fjords, dans des montagnes aux conditions climatiques dures. Toujours en travaux, la route offre maintenant aux voyageurs une traversée formidable vers le bout du monde, encore une fois la cordillère des Andes nous en a mis plein la vue.

Nous quittons Cochamo en direction d’Hornopirén. Sur la carretera les liaisons de bus entre chaque ville se font environ deux fois par semaine, ce qui explique qu’il y ait beaucoup de monde sur le bord des routes tendant le pouce! Notre technique de stop est infaillible, au lieu de rester plantés à la sortie des villages comme les autres, nous marchons en attendant que les voitures passent! Cette technique a fait ces preuves, quand nous sommes au milieu de rien marchant avec nos gros sacs, les voitures s’arrêtent plus facilement.

Hornopirén est un village spécialisé dans l’élevage de saumons (miam!), et parce qu’en Patagonie l’eau n’a pas la même couleur qu’ailleurs, on découvre un fjord de couleur turquoise. De là, nous prenons le ferry qui permet de rejoindre Chaiten. Sur le ferry les panoramas sont magnifiques  et la  vie est foisonnante.  Des grands oiseaux survolent la mer à la recherche d’une proie pendant que  les phoques et les dauphins semblent aussi apprécier les eaux poissonneuses des fjords chiliens.

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Une fois débarqués du bateau, nous sommes à 58 km de Chaiten et il n’y a pas toujours pas de bus! Nous sommes donc une quinzaine de personnes à pied et le peu de voitures présentent avec nous sur le ferry sont pleines, alors on marche. Grâce à notre super technique, 5 km plus loin nous rencontrons des ouvriers de la carretera qui rentrent au village, on est pris.

Chaiten est devenue brutalement célèbre en mai 2008, lorsque le volcan du même nom considéré comme éteint s’est réveillé, engendrant une des éruptions les plus puissantes de ces 20 dernières années…et cela à seulement 8 kilomètres du village! La vie des habitants a changé du tout au tout. Tout d’abord, ils se sont réveillés avec un nuage de cendres de 22 km de haut au-dessus de leurs têtes puis ils ont été évacués d’urgence.  Les habitations elles, ont subi des chutes de cendres puis des coulées de boue dévastatrices. les dépôts de l’éruption ont gagné plusieurs centaines de mètres sur la mer et le port du village à disparu. (images de 2008) 

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En 2010 les habitants sont revenus, bien que toujours en cours l’éruption est entrée dans une phase relativement stable et la reconstruction à débuter, pour le meilleur ou pour le pire. C’est donc dans ce village à l’atmosphère étrange mais tout de même accueillante que nous restons 2 jours, de notre coté on s’attelle à un chantier bien moins difficile : la réparation de notre matériel, des chaussures au sac à  dos en passant par la tente, tout a besoins d’être recousu ou collé en prévision du temps bien austral que l’on peut rencontrer plus au sud.

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En quittant de Chaiten, la chance nous sourie! Nous demandons à une famille qui voyage avec une voiture et un camion chargé de 10 tonnes de patates, s’ils vont vers le sud. Ils nous répondent qu’ils vont à Coyhaique à 450 km! Forcement le vieux camion Mercedes n’est pas très véloce mais là-haut, on a le droit, a une vue panoramique! Estéban s’arrête régulièrement pour faire monter des gens, on se retrouve à 9 allongés sur le chargement de patates. Le soir on campe tous ensemble au bord de la rivière et le lendemain on repart pour une journée de camion.

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Coyhaique, c’est la seule ville d’importance sur la route australe, mais rien de bien intéressant à faire mis à part des rivières à truites et la présence d’un su qui ravira le visiteur las de contempler les ennuyantes étales des petites épiceries chiliennes.

On continue plein sud!  On annule un trek de 4 jours près du Cerro Castillo car le temps est devenu tempétueux. Le froid et le vent s’installent pour de bon, c’est le tarif en Patagonie! Parfois on a droit à de la neige, c’est pour dire…les paysages changent la glace devient omniprésente, on s’approche irrémédiablement du bout du monde.

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3 jours plus tard, au gré des voitures et des rencontres nous nous retrouvons à Caleta Tortel, c’est un village de pêcheurs où les habitations sont toutes reliées par des passerelles en bois.

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Puis finalement nous atteignons le dernier kilomètres de la route à Villa O’Higgins, 500 habitants vivent ici dans une ambiance bien particulière. Cette route fut un voyage dans le voyage, on se souviendra longtemps de la gentillesse et l’hospitalité de ceux qui nous on aider à avancer.  Ici s’arrête la carretera australe mais nous on continue plus au sud!

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