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Cuzco et le tour de l’Ausangate.

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Cuzco a été la capitale de l’éphémère Empire Inca, c’est qu’ils n’ont pas eu vraiment de chance…Les Incas sont restés une puissance régionale pendant plusieurs siècles et c’est seulement au XV eme siècle qu’ils se sont lancés dans une conquête qui étendra leur empire sur 4000 kilomètres de long, de Santiago du Chili à Quito. C’était sans compter sur l’arrivée d’une poignée d’espagnol, conduits par Francisco Pizaro en 1531. Les armes rudimentaires des incas ne faisaient pas le poids contre Les Espagnols, avec leurs grosses armures, leurs épées, leurs microbes et l’aide de nombreuses tribus récemment conquises par les Incas alors bien contentes de se venger. Imaginer la tête des pillards espagnols lorsqu’ils ont découvert que l’un des temples de Cuzco était recouvert de 700 feuilles d’or de 2 kilos chacune! S’ensuit un des plus grands holdups de l’Histoire, des massacres, la domination des Espagnols. Puis viendra l’indépendance du Pérou et la naissance d’une civilisation hybride, andine et latine.

Aujourd’hui cette jolie ville déborde d’hôtels de boutiques et de restaurants, c’est que, les attractions archéologiques et naturelles ne manquent pas dans la région!

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Un peu plus haut, autour de l’Ausangate.

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4 jours, 45 km, D+2300 m, D- 2400, altitude moyenne: 4650 m.

On n’a pas mal hésité à faire cette randonnée, on pensait avoir eu notre dose de marche et que les paysages n’étaient pas aussi beaux que lors de nos précédentes sorties, à tort ! L’isolement et la quantité de glacier que l’on peut approcher de très prés donnent à ce trek des airs de bout du monde.

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De Cuzco, il faut compter trois heures de bus pour arriver à Tinke, ici toutes les femmes portent encore l’habit et le chapeau traditionnel. On passe un check point, il faut payer 10 soles par personne et s’inscrire dans le registre. En l’examinant, on se rend compte que nous sommes les seuls à partir ce jour-là ! A la fois, c’est bien et à la fois non, c’est toujours rassurant de pouvoir converser avec d’autres groupes et surtout avec leurs arrieros en cas de problèmes.

La première étape, peu intéressante se passe sur une piste qui s’approche du hameau d’Upis, où se trouvent des sources chaudes. A peine 20 mètres après le check point, un chauffeur de 4×4 s’arrête et nous propose de nous avancer. Ce n’est pas trop dans l’esprit mais  nous n’hésitons pas, vamos !

Après quelques kilomètres à manger la poussière à l’arrière du Pick-up, il nous dépose, ainsi que Isabel et Eraclito montés en cours de route. Ceux là habitent prés de notre campement et ils se proposent comme guide. Ils vivent seulement de l’élevage et de la vente de la laine d’alpaga, pendant qu’ils marchent ils ne perdent pas de temps et filent de la laine. On monte la tente sous la grisaille, on n’est toujours pas convaincu de la beauté des lieux.

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Deuxième jour :

La nuit était bien fraiche à 4500 mètres, mais le soleil vient toquer à la bâche de la tente. Ca nous motive bien, on passe le premier col à 4780 mètres, des gros nuages commencent à se former. On contourne l’Ausangate (6384 m) par le sud et on se dit que finalement cette rando envoie du pâté ! La face sud-ouest est entièrement recouverte de glace dont la course se termine dans une dizaine de lacs différents. Après la pause déjeuner, cela se gâte, c’est carrément un orage qui nous cours après. Ben nous la foudre sur ce genre de terrain dégagé et avec des bâtons en métal dans les mains, hé ben on n’aime pas trop, alors on se grouille. Nous contournons toujours la montagne et le maudit nuage est bloqué par le sommet du vénérable Ausangate! On bivouac complètement seul à 4750 m, au bord d’un lac nommé Ausangatecocha, c’est plutôt pas mal ! 🙂

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Troisième jour :

Du campement, ça continue de monter jusqu’à  4850 mètres, pour en fin de compte redescendre au creux d’une vallée. Nous verrons ici la seule personne en trois jours de marche, un vieux bonhomme la peau brûlée par le froid et le soleil, comparer ses pieds à celui d’un hobbit serait presque un compliment tellement la corne semble avoir remplacé la moindre parcelle de peau. Il essaie de nous parler en quechua, forcement au début on ne comprend rien, puis il continue dans le langage universel des signes. Il nous dit « vous là les gringos, ici c’est chez moi alors filez-moi des gâteaux ! », on lui répond nous aussi dans le langage des signes «  Ecoutes papi, désolé, mais nous on n’a pas de mules, on se trimballe tout dans nos sacs qui pèsent une tonne à cette altitude, et on prévoit notre nourriture au gramme. Mais c’est ton jour de chance, on a sans le vouloir acheté des gâteaux au beurre de cacahuète, et nous tu vois, on n’aime pas trop ça, alors on va te les donner ». Il est content et repart les poches pleines de gâteaux, nous on est plus léger pour attaquer ce col à 5130 m.

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On n’était pas allé aussi haut depuis le Népal ! Doucement mais surement on arrive là-haut, le massif entier se découvre. A partir de maintenant on surnommera la rando « El camino de los glacieres ». Il y en a de toutes sortes : suspendus, effondrés, encaissés, déchiquetés, un autre finissant directement dans un lac de couleur rouge, et puis vu que nous sommes en 2013, il faut se l’avouer, pas mal de glaciers ont aussi disparu…Comme souvent, une descente augure une nouvelle remontée. La journée est longue, on termine de marcher à 17h  et on campe à Jampa (4650 m).

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Quatrième jour :

Bien au chaud dans nos duvets on ne s’est pas rendu compte qu’Il a fait très froid (-10), toute notre eau est gelée! On se dépêche de ranger les affaires, car être touts seuls dans la montagne c’est sympa mais c’est samedi et on irait bien passer la soirée à Cuzco ! Mais pour cela on doit doubler l’étape pour rejoindre Tinke dans la journée.

On monte vers le col de Jampa (5050 m) qui contourne le massif par le nord, on est encore une fois surpris, on pensait le plus beau derrière nous, mais non ! L’Ausangate nous gâte jusqu’au bout ! On peut voir Le Pico de los Très (6093 m) ses glaciers, des vigognes sauvages, puis la descente entre les lacs turquoises…Magnifiques!

Vers 14 h, dans la descente on croise un groupe puis un deuxième, et enfin un village. Sur notre plan il était noté comme campement, c’est en fait un vrai village avec une piste et des motos, on nous propose de nous conduire à Tinke pour 5 soles et ainsi shunter les 12 derniers kilomètres. Mais oui ! Après 4 jours à se trainer, la sensation de vitesse dans ces paysages immenses était excellente !

Nous étions de retour à Cuzco en fin d’après-midi, la suite vous la connaissez une douche, un burger, une bière(s) et un bon lit …

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 Une petite vidéo sur Cuzco et sa région:

 

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L’ascension du volcan Merapi.

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Au bout de deux heures d’avion, nous arrivons à Yogyakarta sur l’ile de Java, à ne pas confondre avec Jakarta la capitale du pays que nous avons pris soin d’éviter. Yogja on n’y reste qu’une journée, les Indonésiens sont très curieux, les petits vieux nous questionnent, vous venez d’où ? Où allez-vous ? Certains parlent un très bon français et de fil en aiguille, ils nous emmènent dans un atelier ou sont confectionnées les « batiks », des peintures sur toile effectuées à l’aide de cire. Certaines sont superbes. D’un point de vue architectural les constructions semblent avoir plus de style et sont plus soignées que les blocs de béton que l’on trouve habituellement dans les autres pays. Côté culinaire, on découvre avec joie les « sate ayam » (brochettes au poulet), côté budget c’est aussi la bonne surprise, l’Indo ce n’est pas cher. Le décor est posé, maintenant on peut commencer notre programme : aller de volcan en volcan sur les îles de la Sonde. Le premier de la liste est le Merapi, ça tombe bien il est à 30 kilomètres au nord de la ville. On snob les agences et nous décidons de nous rendre à Selo (village départ de la rando) par nos propres moyens, ben ce n’est pas gagné. Nous comprenons vite qu’il va falloir apprendre les bases du malais, quasiment personne ne parle anglais et nous sommes les seuls étrangers.

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    Un bus, et trois bemos (minibus) plus tard on arrive à Selo. Le village est situé sur le col entre le Merapi et le Merbabu. On passe devant la maison du parc national, elle vient tout juste d’ouvrir et apparemment nous sommes les premiers visiteurs, ils sont super content, on arrive à avoir les infos dont on a besoin. Un peu plus tard on trouve un homestay, le chef de famille insiste pour nous guider au sommet, nous ne sommes pas intéressés mais le prix est tellement dérisoire (150000 roupies soit 12 euros) que nous finissons par accepter. Le rendez-vous est pris pour la nuit du lendemain. Avant de s’attaquer aux 1400 mètres de dénivelé, nous voulons d’abord tester nos jambes, il faut dire qu’elles ont été plutôt ménagées ces derniers temps. Sur les pentes du volcan voisin, le Merbabu, nous grimpons juste de quoi avoir une vue dégagée sur monsieur Merapi. En guise de bienvenue celui-ci nous gratifie de deux petites explosions, retour au village.

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Départ à une heure du matin, on retrouve notre guide avec une énorme clope roulée au bec, dans un style vraiment puriste il ne prend pas de sac à dos, pour une marche de 8h, ça promet !  Pour ce qui est du topo, le parcours est simple: partir à gauche du panneau hollywoodien « New Selo » et suivre le chemin jusqu’au cône terminal. Première pause, notre « guide » cherche quelque chose dans sa poche, on se dit qu’il a peut être une petite bouteille d’eau cachée sur lui ? Non, pas d’eau rien a grignoté mais par contre un sac remplit de tabac. 4h du matin, troisième pause, on le surprend à ronfler quelques minutes décidément ce guide est au top! On prend pas mal d’altitude, c’est impressionnant de voir toutes les plaines illuminées. Java a une des densités de population les plus fortes au monde (140 millions d’habitants sur une superficie équivalente à un quart de la France). Il n’y a pas un pet de vent alors quand arrive l’heure de la prière on entend des centaines de minarets à des kilomètres à la ronde, c’est envoûtant !

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La végétation disparait, on passe une épaule et on se retrouve au pied du cône.  Le final est raide, d’abord de la cendre ou l’on fait deux pas pour en redescendre d’un, puis on passe sur des blocs assez instables. Le soleil se lève à notre arrivée au sommet. Nous découvrons le cratère, notre guide a du souci à se faire le Merapi est un bien plus gros fumeur que lui.

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 Le cratère n’est pas vraiment un lieu accueillant, les parois sont tapissées de soufre et de nombreuses fumerolles s’échappent autour du dôme de lave. Elles produisent un bruit assez puissant, on aperçoit même quelques roches incandescentes peut être dues aux deux explosions que l’on a entendues la veille. Le volcan reste très actif, sa dernière grosse éruption date de 2010, et la prochaine ne devrait plus tarder. On prend soin de donner de l’eau et de la nourriture a notre guide et on redescend. Superbe vue sur le Merbabu durant tout le retour. Avant d’en finir, on traverse des cultures en terrasses, le guide ne manque pas de nous montrer des plants de tabac dans un champ « Good ! Good ! ». Oui oui, on n’en doute pas…

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