ascension

L’ascension du volcan Lonquimay (2865 m)

Le 16 décembre

On se lève de bonne heure, aujourd’hui c’est un gros morceau! On nous dépose à l’entrée de la station de ski, à 1450 mètres d’altitude. Le sommet du Lonquimay étant à 2865 m il n’y a pas besoin d’être très fort en math pour comprendre que c’est plus long que les 1100 mètres de dénivelé dont on nous a parlé.

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 Bon ce n’est pas gagné! En plus le chemin n’est vraiment pas agréable, le premier tiers de l’ascension se fait sous des remontées mécaniques, le deuxième on se taille des marches dans un névé. Le dernier tiers devient totalement pourri, on marche invariablement sur des scories, la trace ne décrit pas de lacets mais monte tout droit dans une pente à 45 degrés sur une arête pas bien large. Heureusement que l’on a des bâtons de marche, sans, c’était impossible. Mais arrivés en haut quelle récompense, la vue est juste dingue !

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 Nous sommes les seuls à grimper le volcan aujourd’hui. La visibilité est telle que l’on voit à plus de 150 km! On voit une bonne douzaine de volcan, l’océan Pacifique, la pampa Argentine et…de gros nuages se former! Heu…je crois qu’il faut descendre là…oui et vite. Seulement voilà, la descente de l’arête n’est pas dangereuse mais on ne peut pas accélérer non plus.

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L’ambiance devient très électrique, l’orage commence à déposer sa foudre dans tous les sens dont un à deux kilomètres de notre position. La situation n’est pas critique mais on n’a vraiment pas l’impression d’être au bon endroit au bon moment. Alors quand on sort de l’arête on trace, descendre un pente recouverte de scories c’est un peu comme descendre une dune de sable, on est rapidement en bas sans trop se fatiguer. On profite encore une nuit du terrain d’André et de sa cascade puis on part vers Pucon plus au sud. On fera quasiment tout le trajet avec Hugo, un chauffeur qui nous fait monter dans son beau camion!

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L’ascension (ou pas) du Huayna Potosi: 6088 mètres!

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Après tous ces treks, et si on faisait un sommet à 6000 mètres ! La Bolivie est l’endroit parfait pour tenter l’alpinisme, en effet au départ de La Paz, plusieurs sommets sont accessibles pour une somme modique. N’ayant jamais tenté une telle expérience, nous allons donc démarcher quelques agences pour plus de renseignements. Le sommet le plus accessible est le Huayna Potosi 6088 m, Yohann l’a déjà gravi il y a 5 ans avec Mathieu, mais les autres sommets sont plus techniques ou plus haut donc tant pis il tentera le sommet une deuxième fois. Le tour est réservé pour 1000 bolivianos chacun (100 euros). Nous partons 3 jours, sont compris l’hébergement, les repas, le transport, une demi-journée de pratique sur le glacier puis l’ascension !

C’est parti nous sommes 6, deux Australiens, deux autres Français Anthony et Martial et nous.

 Laetiiii :

La première  journée, après être arrivés au pied du Huayna Potosi, nous faisons une petite séance d’initiation aux techniques d’escalades sur glacier. Piolet en main, crampons aux pieds nous nous entraînons à grimper  quelques parois verticales…c’est très sympa mais fatiguant aussi car tout  ce matériel pèse assez lourd. Je suis rassurée d’apprendre qu’il n’y a pas de passage si technique pour aller jusqu’au sommet.

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Le lendemain en début d’après-midi, nous nous apprêtons à partir pour le camp 2. Un peu d’excitation, une touche de stress mais une totale confiance en moi pour pouvoir aller au sommet, après tout on vient de marcher 30 jours au Pérou, niveau condition physique nous sommes à point! tranquilo pero seguro…..

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Nous voyons redescendre les groupes qui ont monté le sommet dans la nuit, vu leur tête cela a l’air dur et éprouvant. Tiens, 4 Français, si je leur demandais comment cela s’est passé… L’erreur! Les deux couples, venant de Chamonix, habitués à marcher en montagne me font un topo à chaud de l’expérience épuisante qu’ils viennent de vivre : c’est bien plus dur qu’on ne le pense, il fait froid, les derniers passages sont très difficiles sur une crête étroite avec 200 mètres de vide de chaque côté, certains ont failli arrêter plusieurs fois, le guide était très désagréable, il leur donnait un rythme trop rapide…Tiens tiens, la balance stress/confiance en moi c’est vite inversée dit donc….

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 Nous arrivons au camp 2 vers 16h30,  nous avalons une soupe accompagnée de quelques noodles et une heure plus tard il faut déjà essayer de dormir car le réveil est à 1 heure du matin.

Vers 2h nous sommes habillés, cramponnés, encordés. En première position se trouve le guide puis moi et Yohann ferme la cordée, nous partons tranquillement. Le temps est magnifique, la lune est pleine, sa lueur se reflète sur tout ce blanc qui nous entoure, la glace et la neige scintillent, on y voit presque comme en plein jour, le vent est glacial mais en marchant nous ne tardons pas à nous réchauffer.

Très  vite nous nous rendons compte que notre guide n’est pas des plus sympathiques, il n’a pas l’air décidé  à respecter notre rythme, il avance vite et me traîne quand je vais trop lentement à son goût. On a vraiment l’impression qu’il veut nous épuiser le plus rapidement possible pour que l’on abandonne.

Après avoir marché à flanc, puis traversé une zone de crevasses nous voilà entrain d’avancer sur une pente plus raide et qui va en s’accentuant. C’est très difficile, le manque d’oxygène pénalise grandement le souffle mais aussi les muscles, nous n’avons fait que 300 m mais mes cuisses ont l’impression d’en avoir grimpé 1500. Je me décourage un peu quand je vois tout ce qui reste à parcourir. J’ai besoin d’une petite pause pour reprendre mon souffle (la première !), le guide se met alors à discuter avec Yohann en espagnol comme si je ne comprenais pas ! Il lui dit « si tu veux rejoindre la cordée du mec tout seul, un peu plus haut, il n’est pas trop tard car de toute façon on voit bien qu’elle n’y arrivera pas ». On n’en revient pas, je marche lentement certes mais nous avons notre rythme et progressons normalement par rapport aux autres groupes, nous sommes tout à fait dans les temps. Pourtant avec la fatigue, ce trou du cul misogyne réussit à me foutre un sacré coup au moral.  Nous repartons mais dans ma tête je ne sais plus si je me sens capable d’aller jusqu’au bout. Les paroles de Yohann me regonflent un peu, physiquement je peux le faire mais c’est aussi dans la tête, à moi d’en vouloir. Et putain pour en vouloir j’en veux, ce sommet c’est mon défi personnel  et c’est con mais il se trouve que ce 19 septembre 2013 au moment même où nous faisons l’ascension cela fait tout juste un an que nous avons commencé ce voyage alors c’est vraiment cool de monter un 6000 ce jour là !

 Un peu plus tard nous apercevons une cordée qui redescend, c’est un des Australiens qui fait partie de notre groupe, il a des maux d’estomac terribles dus à l’altitude. J’hésite à redescendre,  c’est peut être la seule occasion de ne pas pénaliser Yohann, car si je souhaite arrêter plus tard alors que personne ne redescend, il sera obligé d’abandonner aussi. Je décide de continuer mais c’est très difficile chaque pas est un calvaire, et ce guide qui passe son temps à essayer d’accélérer la cadence. Après une dizaine de mètres, je me rends à l’évidence que je  n’arriverais pas en haut, il reste un peu plus de la moitié à parcourir surtout que la partie finale très exposée au vide me fait peur. Il faut que j’abandonne maintenant car je peux encore rattraper l’Australien et le guide qui redescendent. A 5600, c’est une déception énorme, j’embrasse Yo et j’entame la descente. Je suis tellement déçue que j ‘ai chialé sur toute la route jusqu’au refuge, en chemin un guide essaye de me consoler en me disant que le sommet sera encore là dans 5, 10, 15 et 20 ans, c’est sympa de sa part mais je suis moins sûr qu’avec 20 ans de plus j’arriverais ce que je n’ai pas réussi aujourd’hui !!!!

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Yohann :

Je me retrouve donc seul avec le guide, je suis maintenant convaincu qu’il fait tout pour que l’on abandonne. Il est 4h du matin, on a marché très vite pendant une heure pour rejoindre la cordée de Martial et de l’Australien encore debout. On doit être vers 5800 mètres, c’est super beau, on voit les lumières de La Paz ainsi que l’Illimani brillés sous la lumière de la pleine lune. Mais je commence à être un peu inquiet car la mer de nuages qui jusque-là était restée tranquillement cantonnée au fond des vallées, commence à remonter. Je me sentais bien jusque-là, mais le contre-la-montre pour rejoindre les autres m’a en fait épuisé. L’Australien s’allonge dans la neige, il n’en peut plus il redescend avec son guide alors que Martial se greffe à ma cordée, dommage j’aurais bien changé de guide. Donc, les guides s’échangent les gens qui veulent monter et ceux qui veulent redescendre, le bon côté c’est que si ton collègue de cordée craque, tu peux inter changer et continuer, le mauvais côté c’est qu’à chaque fois que tu as une occasion de faire demi-tour, tu cogites !

On avance bien avec Martial, c’est sa première montagne et il ne lâche rien ! On passe une épaule et le sommet apparaît, il est battu par des vents violents et cela ne sent pas bon. On fait une pause je regarde la mer de nuages, elle remonte trop vite, j’ai à peine le temps de le signaler à mon équipier que nous somme déjà en plein dedans. C’est foutu, quoi qu’il arrive il ne fera pas beau là-haut. Et puis j’ai froid, j’en chie et je ne vois pas l’intérêt de continuer alors que je suis déjà allé sur ce sommet dans des conditions pas géniales, mais franchement meilleures qu’aujourd’hui ! Alors, j’ai bien envie de redescendre. J’expose tout ça au Morlaisien en lui laissant le choix, il veut aller là-haut. Je fais mon petit diable et lui demande s’il est sûr, il en est convaincu, alors on continue…

Le truc c’est que le tracé a changé depuis 5 ans, on ne grimpe plus le sommet de face mais par une arête pourrie, parfois en glace et franchement assez exposée. Au vu de l’altitude et de la fatigue que l’on ressent, je pense que le qualificatif  «un des 6000 les plus faciles de la planète» que l’on peut lire dans les guides de voyage est à revoir. A cause des nuages, je n’ai pas pu prendre de photos alors je suis allé en chercher deux pour donner une vue d’ensemble.

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Le guide a un comportement lamentable, il est seulement au service de ses propres intentions, parce que monsieur a froid il veut que l’on se dépêche. Je suis obligé de lui dire de se calmer, de lui rappeler qu’on est en avance sur le timing et que si on ne prend pas le temps de respirer on a plus de probabilité  de commettre une erreur.

Avec ce vent qui ne veut pas se calmer, mes lunettes givrent, les piles de ma frontale se meurent avec le froid. Je ne vois donc pas grand-chose et parfois la trace est à peine plus large que ma chaussure alors je fais bien gaffe et j’use constamment de mon piolet pour m’assurer à droite sur le haut de l’arête neigeuse, alors je geins!

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Enfin on arrive, 6088 mètres!!! Martial est super content et moi sur le coup, pas vraiment, j’ai cru a un temps parfait au sommet pendant les trois quarts de la montée et là, on ne voit même pas à 5 mètres. Je suis juste content pour Laeti car, quand elle verra les conditions que l’on a eues, elle sera bien moins déçue de ne pas être allée en haut. Mise à part deux Suisses, nous étions les seuls au sommet du Huayna Potosi ce jour-là. Cela fait un taux de réussite de 4/18, bien loin de ce que vantent les agences de La Paz. Il fait trop froid alors on ne traîne pas là-haut. Il se met à neiger dans la descente, on s’arrête au refuge pour récupérer le reste du groupe puis on descend jusqu’au camp de base.

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L’ascension du volcan Merapi.

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Au bout de deux heures d’avion, nous arrivons à Yogyakarta sur l’ile de Java, à ne pas confondre avec Jakarta la capitale du pays que nous avons pris soin d’éviter. Yogja on n’y reste qu’une journée, les Indonésiens sont très curieux, les petits vieux nous questionnent, vous venez d’où ? Où allez-vous ? Certains parlent un très bon français et de fil en aiguille, ils nous emmènent dans un atelier ou sont confectionnées les « batiks », des peintures sur toile effectuées à l’aide de cire. Certaines sont superbes. D’un point de vue architectural les constructions semblent avoir plus de style et sont plus soignées que les blocs de béton que l’on trouve habituellement dans les autres pays. Côté culinaire, on découvre avec joie les « sate ayam » (brochettes au poulet), côté budget c’est aussi la bonne surprise, l’Indo ce n’est pas cher. Le décor est posé, maintenant on peut commencer notre programme : aller de volcan en volcan sur les îles de la Sonde. Le premier de la liste est le Merapi, ça tombe bien il est à 30 kilomètres au nord de la ville. On snob les agences et nous décidons de nous rendre à Selo (village départ de la rando) par nos propres moyens, ben ce n’est pas gagné. Nous comprenons vite qu’il va falloir apprendre les bases du malais, quasiment personne ne parle anglais et nous sommes les seuls étrangers.

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    Un bus, et trois bemos (minibus) plus tard on arrive à Selo. Le village est situé sur le col entre le Merapi et le Merbabu. On passe devant la maison du parc national, elle vient tout juste d’ouvrir et apparemment nous sommes les premiers visiteurs, ils sont super content, on arrive à avoir les infos dont on a besoin. Un peu plus tard on trouve un homestay, le chef de famille insiste pour nous guider au sommet, nous ne sommes pas intéressés mais le prix est tellement dérisoire (150000 roupies soit 12 euros) que nous finissons par accepter. Le rendez-vous est pris pour la nuit du lendemain. Avant de s’attaquer aux 1400 mètres de dénivelé, nous voulons d’abord tester nos jambes, il faut dire qu’elles ont été plutôt ménagées ces derniers temps. Sur les pentes du volcan voisin, le Merbabu, nous grimpons juste de quoi avoir une vue dégagée sur monsieur Merapi. En guise de bienvenue celui-ci nous gratifie de deux petites explosions, retour au village.

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Départ à une heure du matin, on retrouve notre guide avec une énorme clope roulée au bec, dans un style vraiment puriste il ne prend pas de sac à dos, pour une marche de 8h, ça promet !  Pour ce qui est du topo, le parcours est simple: partir à gauche du panneau hollywoodien « New Selo » et suivre le chemin jusqu’au cône terminal. Première pause, notre « guide » cherche quelque chose dans sa poche, on se dit qu’il a peut être une petite bouteille d’eau cachée sur lui ? Non, pas d’eau rien a grignoté mais par contre un sac remplit de tabac. 4h du matin, troisième pause, on le surprend à ronfler quelques minutes décidément ce guide est au top! On prend pas mal d’altitude, c’est impressionnant de voir toutes les plaines illuminées. Java a une des densités de population les plus fortes au monde (140 millions d’habitants sur une superficie équivalente à un quart de la France). Il n’y a pas un pet de vent alors quand arrive l’heure de la prière on entend des centaines de minarets à des kilomètres à la ronde, c’est envoûtant !

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La végétation disparait, on passe une épaule et on se retrouve au pied du cône.  Le final est raide, d’abord de la cendre ou l’on fait deux pas pour en redescendre d’un, puis on passe sur des blocs assez instables. Le soleil se lève à notre arrivée au sommet. Nous découvrons le cratère, notre guide a du souci à se faire le Merapi est un bien plus gros fumeur que lui.

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 Le cratère n’est pas vraiment un lieu accueillant, les parois sont tapissées de soufre et de nombreuses fumerolles s’échappent autour du dôme de lave. Elles produisent un bruit assez puissant, on aperçoit même quelques roches incandescentes peut être dues aux deux explosions que l’on a entendues la veille. Le volcan reste très actif, sa dernière grosse éruption date de 2010, et la prochaine ne devrait plus tarder. On prend soin de donner de l’eau et de la nourriture a notre guide et on redescend. Superbe vue sur le Merbabu durant tout le retour. Avant d’en finir, on traverse des cultures en terrasses, le guide ne manque pas de nous montrer des plants de tabac dans un champ « Good ! Good ! ». Oui oui, on n’en doute pas…

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