Trek

Complètement patagonique!

A El Calafate, nous sommes allés voir l’incontournable glacier Perito Morreno, un réseau de passerelles permet de s’approcher du front du glacier qui mesure 5 kilomètres de larges et 80 mètres de hauts : respect!

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Nous sommes restés 5h et nous avons assistés à plusieurs chutes de séracs.  C’est ce moment où un bloc de glace de plusieurs centaines de tonnes se fissure et s’effondre dans le lac dans un fracas génial (à voir sur la vidéo).

 

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Torres Del Paine.

4 jours, 65 Km.

Toujours plus au sud on est de retour au Chili, dans le charmant village de Puerto Natales. A la base, on s’était programmé un tour de 8 jours dans le parc Torres Del Paine, entorse du genou oblige, on raccourcit le tout et on se contente des parties planes. L’accès au parc est cher et les chemins très fréquentés a cette période, alors est ce que les Torres en valent la peine? Oui absolument.

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Pour ce dernier trek, on va être bref :

– comme souvent en Patagonie, l’érosion glaciaire a sculpté des belles tours de granite, qui ici dominent de plus de 3 km un parterre de lacs bleu ciel.

– Il y a eu des tornades sur les mêmes lacs bleu ciel.

– On a aussi vu un sérac qui se détache du haut d’une montagne pour terminer sa course 2500 mètres plus bas dans un fracas spectaculaire.

– Du vent, du vent et du vent.

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Paso del Viento (et pas qu’un peu).

 

L’idée de cette rando est d’avoir une vue sur le « Campo Hielo » (champ de glace), qui se trouve derrière les tours de granite d’El Chalten, ce champ de glace est la troisième plus grande calotte glaciaire au monde après l’Antarctique et le Groenland, rien que ça! Une rando qui un a goût plus sauvage que la précédente, il  y a beaucoup moins de monde dans cette partie du parc, un torrent à franchir en tyrolienne et des sentiers de haute montagne.

3 jours, 48 km, +2200m, -2200m.

Le premier jour on part d’El Chalten pour rejoindre un campement dans la vallée du Rio Tunnel à travers des paysages alpins, beaucoup de vent à signaler sur la fin du parcours mais le campement est lui bien abrité.

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Le deuxième jour avant de partir du camp on rencontre Etan, un Néo-Zélandais, la journée étant assez engagée, il préfère être accompagné et en plus il a des baudriers pour nous faire traverser la rivière à l’aide de la tyrolienne et non à gué, c’est parfait.

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Après avoir passé une moraine, on se retrouve à marcher sur un beau glacier pendant 2 kilomètres.

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Ensuite ça monte, nous prenons de la hauteur et nous avons vu sur un deuxième glacier encore de belle taille. Cela a de la gueule…

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On arrive sur un large col, où l’on voit la calotte glaciaire, c’est impressionnant!  Pas mal de vent au col mais ca va, cela nous amuse.

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A la fin de la journée, après avoir redescendu et traversé la tyrolienne dans l’autre sens, le vent se met à souffler de façon hallucinante, aspirant l’eau des lacs à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. On gère mais la progression est délicate, ca nous amuse toujours car tous les trois on n’a jamais vu un vent pareil. A quelques centaines de mètres du campement, une nouvelle rafale arrive beaucoup plus forte que les autres, Laeti et Etan flairent le danger et se jettent par terre, pas moi. Un hurlement assourdissant se fait entendre, le temps que je comprenne que ce n’est pas bon et c’est déjà trop tard, j’ai pris trop vitesse, je vole déjà, je ne contrôle plus rien. Je m’écrase comme une pauvre m…. une petite dizaine de mètres plus loin sur un tas de pierre.

Le hurlement de la rafale s’arrête, je suis sonné, c’est le moment de doute où j’ai mal partout et je me demande combien d’os je me suis cassé.  J’entend Etan, complètement halluciné: « you flew men, you flew!!! » Suivi d’un « how bad is it?”. Bilan : voler contre son gré c’est désagréable, ca fait une bosse à la tête et surtout une entorse au genou. Rien de grave mais c’est une mauvaise nouvelle car on avait encore de belles ballades de prévues.

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Le troisième jour, lors du retour sous la pluie à El Chalten, on s’est beaucoup moins marré qu’à l’aller.

 

Les tours d’El Chalten.

Nous sommes  arrivés au Chili par une frontière pédestre nous repartons par une autre!  Pour aller de Villa O’Higgins (le dernier village de la carretera australe pour ceux qui ne suivent pas !) à El Chalten (en Argentine), il y a qu’une seule solution viable, prendre un bateau pour traverser le lac O’Higgins puis marcher une quarantaine de kilomètres jusqu’à la prochaine route.

1 er jour. 22 km, +500, -500.

Après avoir laissé un bras au capitaine du navire, nous passons le train train habituel de l’immigration, puis on entame les 22 kilomètres de marche forcée, sous un temps tout pourri qui nous rappelle que nous sommes bien à 50 degrés sud.  Plus tard dans la journée nous arrivons sur le lago Desierto où se trouve l’immigration Argentine et le campement, le lac grouille de truites saumonées, l’ambiance est tout à fait patagonique.!

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2 eme jour. 25 km, +700, -700.

Toujours pas de route, donc soit on longe le lago Desierto sur un chemin interminable qui apparemment ne ferait que monter et descendre, soit il faut payer un bateau. On laisse le bateau à d’autres, le capitaine Chilien nous a tout pris. On marche, Il se met à pleuvoir et 25 km sous la pluie c’est long…alors ce n’est pas une journée que l’on a particulièrement appréciée. En fin d’aprés midi, une fois sur la route, on se remet à faire du stop, mouai ce n’est pas le Chili ici, les Argentins sont plus réticents, on est pris tant bien que mal jusqu’à El Chalten, dans la benne d’un pick-up ! Mais la benne, c’est beaucoup mois fun quand une pluie à te glacer les os tombe à l’horizontale! Hors de question de monter la tente, on s’offre un lit dans une auberge, le premier depuis trois semaines.

La plus belle des montagnes?

3 eme jour.  10km, +600.

On enchaine tout de suite la deuxième rando, toujours sous un temps déplorable on se rend au pied du mont Fitz Roy où l’on campe. Contrairement à nos précédentes randonnée en Patagonie,  le « parque de los glaciares » grouille de monde.

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4 eme jour. 27 km, +1000, -1300.

Le vent est tombé pendant la nuit, la fameuse montagne s’est libérée de ses nuages…on monte à la Laguna de Los Tres pour voir le lever de soleil sur le massif du Fitz Roy, un enchainement de tours de granite dont la principale culmine à 3404 mètres de hauteur, le tout flanqué de gros glaciers. On en a vu des belles montagnes pendant notre voyage, mais là on atteint des sommets 🙂

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On profite du beau temps pour aller voir le Cerro Torre (3102 m), encore une belle tour de granite, un fantasme de grimpeur d’une verticalité impressionnante.  « Longtemps il fut considéré comme la montagne la plus difficile à gravir au monde. En effet, quelques soit l’endroit d’où l’on tente l’ascension, il faut escalader une paroi granitique vertical de 800 mètres de haut qui aboutit à une calotte de glace inconsistante recouvrant la cime ; à cela s’ajoutent, les épouvantables conditions climatiques et la variabilité de la météo qui rendent très difficile de planifier une ascension de plusieurs jours. » Sympa le topo…

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Puis on entame le retour à El Chalten, on se repose un jour avant de repartir pour la troisième rando, à Paso del Viento.

 

Les traversées des parcs Huerquehue et Villarrica

Du 19/12/2013 au 23/12/2013.

Deux parcs dans la région des lacs, près de Pucon: 80 km, d+ :3000m, d- :+3100m.

 

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1er jour : 18km, D+ : 1100m d- : 400m.

Pour le coup, pas de stop, nous prenons la navette pour aller de Pucon à l’entrée du parc Huerquehue  (4500 pesos soit  8 dollars). Au Chili, même pour marcher par ses propres moyens, ils n’oublient jamais de te faire payer et appliquent un double tarif pour les étrangers ! Nous payons l’accès mais sans inclure le camping, car celui-ci est super cher (20 $ pour la tente) à ce prix là,  il ne faut pas s’étonner si les gens font du camping sauvage.

La première partie monte dans la forêt et permet de rejoindre un ensemble de 3 lacs. En chemin on rencontre notre première arana pollito (araignée poussin), c’est une tarentule bien velue et pas belle à voir, suffisamment grosse pour qu’on la rebaptise araignée poulet. On s’arrête à midi au Lago Verde, l’eau est bonne, c’est un appel au plouf.

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Les deux heures qui suivent, nous nous retrouvons dans les montagnes russes, le sentier monte et descend, cela casse un peu les jambes. C’est une foret d’Araucarias, un conifère qui à la particularité d’avoir des feuilles très dures en forme d’écaille. Il parait que certains arbres de cette espèce ont deux milles ans!

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En chemin, nous croisons une bonne demi-douzaine de « poulets » et aussi 4 belges complètement perdus (normal, ils sont belges), on leur donne le conseil de suivre les panneaux, ca devrait les aider…Vers 19h30, à la lisière du parc, on décide de faire du camping sauvage pour sauver quelques deniers, sur une cretes avec vue sur le Sollipulli. On profite d’un autre lac à 500 m de là pour se baigner et se recharger en eau.

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2eme jour : Au pays des gentils. 10 km, d- : 700m.

Après une descente d’une heure où nous trouvons notre premier cadeau, un t-shirt en laine mérinos quasi neuf! Nous arrivons aux bains thermaux, la gérante nous demande 6000 pesos chacun pour profiter de sa piscine d’eau chaude, on fait la moue et aussitôt elle nous laisse aller faire trempette gratuitement! On continue à pied jusqu’à une intersection, ici nous devons faire du stop pour enchainer sur l’autre parc à 100 km de là.

Problème, après 3h d’attente aucune voiture n’est passée sur la piste ! On discute avec des bucherons, ils nous déposent au prochains village on n’a pas attendu pour rien car ils nous offrent des gros sandwichs. S’en suivent quelques kilomètres à pied puis une autre voiture s’arrête. Maria une Mapuche (les Mapuches constituent le principal peuple indigène du sud des Andes), nous avance de quelques bornes et insiste pour nous offrir un jus de fruit frais chez elle avant de nous laisser repartir…sympas les gens !

A Curacarehue la dernière voiture est la bonne, Doug un américain, nous dépose exactement à l’endroit voulu et puis comme c’est la journée des gentils, les bureaux du parc sont fermés donc on ne paye pas l’entrée. Nous passons la soirée avec Doug sur le lieu de bivouac à l’entrée du parc Villarrica.

3eme jour : 12km, D+: 800m

Encore une montée dans la forêt à se faire attaquer par des essaims de taons, puis nous débarquons au bord d’un lac, on avait prévu d’aller plus loin mais la plage du lac est belle et surtout, il n’y a pas un chat! On a encore une fois le parc pour nous tous seuls! Alors on passe le reste de la journée et la nuit sur place.

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4eme jour : 24km, D+ : 1100m d- : 900m.

Bon, marcher dans les forets millénaires c’est mignon mais on aimerait bien passer à autre chose. Vœux exhaussés ! On passe un col (belle vue sur le volcan Lanin, un gros pépère, le plus haut de la région 3740 m) et on se retrouve en plein désert volcanique ! Il n’y a pas un centimètre carré d’ombres, on brûle, on a soif, c’est la traversé du désert…

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A midi on trouve de l’eau fraiche qui descend directement d’un névé, on tend une bâche grâce à nos bâtons pour se protéger du soleil et on y reste un moment le temps que le soleil baisse un peu. On termine cette longue journée à 19h, après avoir contourné la superbe laguna Azul… On plante encore la tente dans un décor incroyable, en face du volcan Villarrica.

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5eme jour : 16km, d- : 1100m.

La descente vers Pucon est plus longue que prévu, on finira par se faire prendre en stop par une famille de chiliens.

L’ascension du volcan Lonquimay (2865 m)

Le 16 décembre

On se lève de bonne heure, aujourd’hui c’est un gros morceau! On nous dépose à l’entrée de la station de ski, à 1450 mètres d’altitude. Le sommet du Lonquimay étant à 2865 m il n’y a pas besoin d’être très fort en math pour comprendre que c’est plus long que les 1100 mètres de dénivelé dont on nous a parlé.

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 Bon ce n’est pas gagné! En plus le chemin n’est vraiment pas agréable, le premier tiers de l’ascension se fait sous des remontées mécaniques, le deuxième on se taille des marches dans un névé. Le dernier tiers devient totalement pourri, on marche invariablement sur des scories, la trace ne décrit pas de lacets mais monte tout droit dans une pente à 45 degrés sur une arête pas bien large. Heureusement que l’on a des bâtons de marche, sans, c’était impossible. Mais arrivés en haut quelle récompense, la vue est juste dingue !

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 Nous sommes les seuls à grimper le volcan aujourd’hui. La visibilité est telle que l’on voit à plus de 150 km! On voit une bonne douzaine de volcan, l’océan Pacifique, la pampa Argentine et…de gros nuages se former! Heu…je crois qu’il faut descendre là…oui et vite. Seulement voilà, la descente de l’arête n’est pas dangereuse mais on ne peut pas accélérer non plus.

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L’ambiance devient très électrique, l’orage commence à déposer sa foudre dans tous les sens dont un à deux kilomètres de notre position. La situation n’est pas critique mais on n’a vraiment pas l’impression d’être au bon endroit au bon moment. Alors quand on sort de l’arête on trace, descendre un pente recouverte de scories c’est un peu comme descendre une dune de sable, on est rapidement en bas sans trop se fatiguer. On profite encore une nuit du terrain d’André et de sa cascade puis on part vers Pucon plus au sud. On fera quasiment tout le trajet avec Hugo, un chauffeur qui nous fait monter dans son beau camion!

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L’Ascension du Sollipulli (ou presque) et le parc Conguillo.

Le 13 décembre:

Ce matin en partant de Melipeuco, on ne se doutait pas que se rendre au départ de l’ascension aller être si compliqué : Cinq voitures différentes et beaucoup d’attente pour finalement combler de longues distances à pied. Sur la route quelques bonnes surprises, une vielle coulée de lave du 18e siècle descendue du volcan Llaima et cerise sur le gâteau : des cerisiers à foison.

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Sept heures plus tard et 25 km plus loin nous arrivons donc à l’entrée du parc où l’on s’enregistre. Le garde forestier nous explique où poser la tente et comment aller  au sommet, MAIS, dans ces contrées reculées du Chili l’accent est terrible. Laeti regrettera ses paroles de la veille « mais qu’est-ce que tu racontes, on les comprend bien ces Chiliens! ». Bon, à défaut d’avoir tout compris on aura bien rigolé.

Le 14 décembre:

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Le lendemain, nous partons vers 6h30, la première partie dans la forêt ne pose pas de problème. Nous prenons de l’altitude, on marche maintenant sur des scories, nous voyons le sommet du Sollipulli (2282 m), des chemins partent à gauche, à droite et tout droit. Ici c’est la fin du printemps et il reste de gros névés, nous les évitons en prenant le chemin du milieu (mauvais choix!). Nous nous retrouvons sur une arête rocheuse, on croit que ça passe mais les rochers ne tiennent pas en place, ils partent dans tous les sens. Dommage, le sommet est droit devant nous à 100 m, mais on ne veut pas prendre de risques et on a la flemme de redescendre pour tenter l’ascension par un autre chemin. Nous nous arrêtons donc là, nous avons tout de même une belle vue sur les volcans Llaima, Sierra Nevada, Lonquimay, ainsi que sur une partie du cratère du Sollipulli et de son glacier.

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Comme toujours, la descente dans les scories est rapide et efficace. Et le reste se fait tout aussi facilement. Arrivés à la zone de bivouac, nous retrouvons le garde forestier, maudit accent chilien on comprendra finalement que la veille il nous avait tout expliqué. Morale de l’histoire : plutôt que se moquer on aurait du lui demander de répéter 🙂 Nous démontons la tente et à l’ombre d’un arbre il nous faudra patienter presque 3 heures avant qu’une voiture ne passe et nous dépose à Melipeuco.

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Le 15 décembre:

Après le semi-échec du Sollipulli, on décide de se rendre au Lonquimay, un autre volcan à une cinquantaine de kilomètres au nord. Pour s’y rendre on empreinte la piste qui traverse le parc Conguilo, le stop marche bien, très bien même. Certaines vues du parc sont superbes, les coulées de lave obstruent les rivières et créent des lacs de couleur jade. 70 km et 7 voitures plus tard on rencontre André, un Chilien d’origine française, il nous explique concrètement que notre plan de dormir au pied du volcan est foireux, il n’y a rien la haut et surtout pas d’eau, il nous propose de dormir sur son terrain et de monter en stop de bon matin. On est content c’est gratuit, et en plus André a une cascade de 10 mètres sur son terrain, la classe!

A suivre…

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Sucre, le cratère de Maragua et Potosi.

Sucre et le cratère de Maragua.

Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie, elle a connu la déclaration d’indépendance d’une province qui s’appelait à l’époque l’Alto Pérou. La ville est charmante, avec ses grands bâtiments blanchis à la chaux et son atmosphère tranquille. On débarque de la Paz toujours accompagnés de Julien, on se renseigne sur une randonnée qui se fait pas très loin de la ville, dans le cratère de Maragua, une étrange formation géologique.

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Après de nombreux échecs, nous trouvons enfin un moyen de transport pour nous rendre sur place. On marche toute l’après-midi jusqu’au moment où l’on se perd. Bien évidemment on se disait juste avant qu’il fallait être un naze pour prendre un guide par ici…Trouver le bon chemin, ce n’est pas gagné ! En gros, on voit où on doit aller mais entre nous et cet endroit il y a une forêt de piquants, des ravins, puis une falaise. On essaye à gauche : raté, on essaye à droite : encore raté, on essaye au milieu, ça pique à mort, puis en haut : trop risqué !! Bon, la nuit commence à tomber et on a oublié nos frontales, on se demande si ce n’est pas nous les gros nazes…En plus je fais une réaction allergique à une piqûre d’insecte et je me mets littéralement à fleurir de toute part (Yo). C’est au moment où je commence à prendre l’aspect d’un mur en crépi que l’on trouve enfin une sortie en suivant la rivière. On arrive  enfin dans le cratère de Maragua où nous passons la nuit.

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Le lendemain, je suis content, j’ai retrouvé une peau lisse. On part vers le village de Quila-Quila. Ici, un transport passe à 11h du matin, nous nous rendons vite compte que l’on va être juste pour l’attraper et c’est à ce moment-là que Valerio sort de nulle part. Il est allé rendre visite à sa mère et rentre lui aussi à Sucre. Il nous guide à travers des raccourcis incroyables et on arrive sur la piste avant l’heure.

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Le « transport » arrive, on s’était imaginé un bus, mais pas du tout, il s’agit d’un camion et d’une simple benne où sont entassés 70 personnes et leurs marchandises. On se retrouve dans des positions incroyables pour se tenir debout. C’est la guerre là-dedans, le moindre centimètre gagné sur son voisin est une victoire ! On pose rapidement la question fatidique concernant le temps du trajet, malheureusement on nous répond 4h et forcément à ce moment-là, le camion se retrouve avec une roue crevée… Une petite demi-heure pour changer la roue et nous re-voila entassés comme du bétail à l’arrière de ce camion. Les vieilles dames, on les comprend, sont assises sur le sol de la benne mais du coup la place est encore plus réduite. Un pied en équilibre coincé sous des tonnes de jupes et de provisions, le bras en l’air essayant de s’accrocher comme on peut, sans parler de la poussière…bref. Un trajet dont on se rappellera longtemps !

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Potosi et ses mines.

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Il y a des lieux où le poids de l’Histoire est lourd, très lourd. La ville de Potosi n’a pas été construite dans le but de détenir le record de la ville la plus haute du monde (4200 m). Mais pour exploiter les mines du Cero Rico, une montagne défigurée par des milliers de galeries. Quand ce filon d’argent fut découvert, les conquistadors envoyèrent des milliers d’esclaves Indiens extraire le précieux métal, puis ce fut des milliers d’esclaves Africains qui furent envoyés à leurs tours pour pallier la pénurie de main-d’œuvre car les conditions de travail, les difficultés, les accidents et la silicose provoquaient tant de morts. Durant la période coloniale on estime que 8 millions d’Indigènes et d’Africains périrent dans d’atroces conditions.

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Aujourd’hui, les gisements d’argent sont quasiment épuisés mais les mines sont toujours exploitées pour l’étain, le zinc et le plomb. Les exploitations appartiennent désormais à des coopératives de mineurs, les conditions de travail sont toujours archaïques et très difficiles. Pour améliorer un peu les conditions de vie et de travail certaines coopératives proposent des visites guidées à travers cet enfer. D’anciens mineurs se reconvertissent en guide et nous mènent à travers le dédale de galeries, bien sûr cette visite n’est pas exempte de voyeurisme mais les bénéfices sont reversés aux mineurs. Une fois habillés en parfait petit mineur nous suivons Ricardo dans les couloirs et galeries de la mine. Il faut presque ramper par endroits, l’air ambiant est saturé d’un mélange de gaz et de vapeur d’urine, nous allons jusqu’au troisième niveau, la température avoisine les 40 degrés! Mis à part quelques chariots mécanisés, tout le travail se fait à main d’homme. Quelle baffe! Quel enfer ! Surtout qu’à travers nos discussions avec notre guide nous apprenons que la plupart des hommes travaillent 8 à 12h sans pause et que beaucoup d’hommes meurent de la silicose avant leurs 40 ans. L’âge légal pour travailler dans les mines est de 18 ans mais Ricardo nous explique qu’avec l’autorisation du père de famille de jeunes garçons sont facilement embrigadés dans ce travail horrible. Car le salaire n’est pas mirobolant mais il est toujours un peu plus élevé que le salaire moyen.

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L’ascension (ou pas) du Huayna Potosi: 6088 mètres!

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Après tous ces treks, et si on faisait un sommet à 6000 mètres ! La Bolivie est l’endroit parfait pour tenter l’alpinisme, en effet au départ de La Paz, plusieurs sommets sont accessibles pour une somme modique. N’ayant jamais tenté une telle expérience, nous allons donc démarcher quelques agences pour plus de renseignements. Le sommet le plus accessible est le Huayna Potosi 6088 m, Yohann l’a déjà gravi il y a 5 ans avec Mathieu, mais les autres sommets sont plus techniques ou plus haut donc tant pis il tentera le sommet une deuxième fois. Le tour est réservé pour 1000 bolivianos chacun (100 euros). Nous partons 3 jours, sont compris l’hébergement, les repas, le transport, une demi-journée de pratique sur le glacier puis l’ascension !

C’est parti nous sommes 6, deux Australiens, deux autres Français Anthony et Martial et nous.

 Laetiiii :

La première  journée, après être arrivés au pied du Huayna Potosi, nous faisons une petite séance d’initiation aux techniques d’escalades sur glacier. Piolet en main, crampons aux pieds nous nous entraînons à grimper  quelques parois verticales…c’est très sympa mais fatiguant aussi car tout  ce matériel pèse assez lourd. Je suis rassurée d’apprendre qu’il n’y a pas de passage si technique pour aller jusqu’au sommet.

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Le lendemain en début d’après-midi, nous nous apprêtons à partir pour le camp 2. Un peu d’excitation, une touche de stress mais une totale confiance en moi pour pouvoir aller au sommet, après tout on vient de marcher 30 jours au Pérou, niveau condition physique nous sommes à point! tranquilo pero seguro…..

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Nous voyons redescendre les groupes qui ont monté le sommet dans la nuit, vu leur tête cela a l’air dur et éprouvant. Tiens, 4 Français, si je leur demandais comment cela s’est passé… L’erreur! Les deux couples, venant de Chamonix, habitués à marcher en montagne me font un topo à chaud de l’expérience épuisante qu’ils viennent de vivre : c’est bien plus dur qu’on ne le pense, il fait froid, les derniers passages sont très difficiles sur une crête étroite avec 200 mètres de vide de chaque côté, certains ont failli arrêter plusieurs fois, le guide était très désagréable, il leur donnait un rythme trop rapide…Tiens tiens, la balance stress/confiance en moi c’est vite inversée dit donc….

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 Nous arrivons au camp 2 vers 16h30,  nous avalons une soupe accompagnée de quelques noodles et une heure plus tard il faut déjà essayer de dormir car le réveil est à 1 heure du matin.

Vers 2h nous sommes habillés, cramponnés, encordés. En première position se trouve le guide puis moi et Yohann ferme la cordée, nous partons tranquillement. Le temps est magnifique, la lune est pleine, sa lueur se reflète sur tout ce blanc qui nous entoure, la glace et la neige scintillent, on y voit presque comme en plein jour, le vent est glacial mais en marchant nous ne tardons pas à nous réchauffer.

Très  vite nous nous rendons compte que notre guide n’est pas des plus sympathiques, il n’a pas l’air décidé  à respecter notre rythme, il avance vite et me traîne quand je vais trop lentement à son goût. On a vraiment l’impression qu’il veut nous épuiser le plus rapidement possible pour que l’on abandonne.

Après avoir marché à flanc, puis traversé une zone de crevasses nous voilà entrain d’avancer sur une pente plus raide et qui va en s’accentuant. C’est très difficile, le manque d’oxygène pénalise grandement le souffle mais aussi les muscles, nous n’avons fait que 300 m mais mes cuisses ont l’impression d’en avoir grimpé 1500. Je me décourage un peu quand je vois tout ce qui reste à parcourir. J’ai besoin d’une petite pause pour reprendre mon souffle (la première !), le guide se met alors à discuter avec Yohann en espagnol comme si je ne comprenais pas ! Il lui dit « si tu veux rejoindre la cordée du mec tout seul, un peu plus haut, il n’est pas trop tard car de toute façon on voit bien qu’elle n’y arrivera pas ». On n’en revient pas, je marche lentement certes mais nous avons notre rythme et progressons normalement par rapport aux autres groupes, nous sommes tout à fait dans les temps. Pourtant avec la fatigue, ce trou du cul misogyne réussit à me foutre un sacré coup au moral.  Nous repartons mais dans ma tête je ne sais plus si je me sens capable d’aller jusqu’au bout. Les paroles de Yohann me regonflent un peu, physiquement je peux le faire mais c’est aussi dans la tête, à moi d’en vouloir. Et putain pour en vouloir j’en veux, ce sommet c’est mon défi personnel  et c’est con mais il se trouve que ce 19 septembre 2013 au moment même où nous faisons l’ascension cela fait tout juste un an que nous avons commencé ce voyage alors c’est vraiment cool de monter un 6000 ce jour là !

 Un peu plus tard nous apercevons une cordée qui redescend, c’est un des Australiens qui fait partie de notre groupe, il a des maux d’estomac terribles dus à l’altitude. J’hésite à redescendre,  c’est peut être la seule occasion de ne pas pénaliser Yohann, car si je souhaite arrêter plus tard alors que personne ne redescend, il sera obligé d’abandonner aussi. Je décide de continuer mais c’est très difficile chaque pas est un calvaire, et ce guide qui passe son temps à essayer d’accélérer la cadence. Après une dizaine de mètres, je me rends à l’évidence que je  n’arriverais pas en haut, il reste un peu plus de la moitié à parcourir surtout que la partie finale très exposée au vide me fait peur. Il faut que j’abandonne maintenant car je peux encore rattraper l’Australien et le guide qui redescendent. A 5600, c’est une déception énorme, j’embrasse Yo et j’entame la descente. Je suis tellement déçue que j ‘ai chialé sur toute la route jusqu’au refuge, en chemin un guide essaye de me consoler en me disant que le sommet sera encore là dans 5, 10, 15 et 20 ans, c’est sympa de sa part mais je suis moins sûr qu’avec 20 ans de plus j’arriverais ce que je n’ai pas réussi aujourd’hui !!!!

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Yohann :

Je me retrouve donc seul avec le guide, je suis maintenant convaincu qu’il fait tout pour que l’on abandonne. Il est 4h du matin, on a marché très vite pendant une heure pour rejoindre la cordée de Martial et de l’Australien encore debout. On doit être vers 5800 mètres, c’est super beau, on voit les lumières de La Paz ainsi que l’Illimani brillés sous la lumière de la pleine lune. Mais je commence à être un peu inquiet car la mer de nuages qui jusque-là était restée tranquillement cantonnée au fond des vallées, commence à remonter. Je me sentais bien jusque-là, mais le contre-la-montre pour rejoindre les autres m’a en fait épuisé. L’Australien s’allonge dans la neige, il n’en peut plus il redescend avec son guide alors que Martial se greffe à ma cordée, dommage j’aurais bien changé de guide. Donc, les guides s’échangent les gens qui veulent monter et ceux qui veulent redescendre, le bon côté c’est que si ton collègue de cordée craque, tu peux inter changer et continuer, le mauvais côté c’est qu’à chaque fois que tu as une occasion de faire demi-tour, tu cogites !

On avance bien avec Martial, c’est sa première montagne et il ne lâche rien ! On passe une épaule et le sommet apparaît, il est battu par des vents violents et cela ne sent pas bon. On fait une pause je regarde la mer de nuages, elle remonte trop vite, j’ai à peine le temps de le signaler à mon équipier que nous somme déjà en plein dedans. C’est foutu, quoi qu’il arrive il ne fera pas beau là-haut. Et puis j’ai froid, j’en chie et je ne vois pas l’intérêt de continuer alors que je suis déjà allé sur ce sommet dans des conditions pas géniales, mais franchement meilleures qu’aujourd’hui ! Alors, j’ai bien envie de redescendre. J’expose tout ça au Morlaisien en lui laissant le choix, il veut aller là-haut. Je fais mon petit diable et lui demande s’il est sûr, il en est convaincu, alors on continue…

Le truc c’est que le tracé a changé depuis 5 ans, on ne grimpe plus le sommet de face mais par une arête pourrie, parfois en glace et franchement assez exposée. Au vu de l’altitude et de la fatigue que l’on ressent, je pense que le qualificatif  «un des 6000 les plus faciles de la planète» que l’on peut lire dans les guides de voyage est à revoir. A cause des nuages, je n’ai pas pu prendre de photos alors je suis allé en chercher deux pour donner une vue d’ensemble.

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Le guide a un comportement lamentable, il est seulement au service de ses propres intentions, parce que monsieur a froid il veut que l’on se dépêche. Je suis obligé de lui dire de se calmer, de lui rappeler qu’on est en avance sur le timing et que si on ne prend pas le temps de respirer on a plus de probabilité  de commettre une erreur.

Avec ce vent qui ne veut pas se calmer, mes lunettes givrent, les piles de ma frontale se meurent avec le froid. Je ne vois donc pas grand-chose et parfois la trace est à peine plus large que ma chaussure alors je fais bien gaffe et j’use constamment de mon piolet pour m’assurer à droite sur le haut de l’arête neigeuse, alors je geins!

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Enfin on arrive, 6088 mètres!!! Martial est super content et moi sur le coup, pas vraiment, j’ai cru a un temps parfait au sommet pendant les trois quarts de la montée et là, on ne voit même pas à 5 mètres. Je suis juste content pour Laeti car, quand elle verra les conditions que l’on a eues, elle sera bien moins déçue de ne pas être allée en haut. Mise à part deux Suisses, nous étions les seuls au sommet du Huayna Potosi ce jour-là. Cela fait un taux de réussite de 4/18, bien loin de ce que vantent les agences de La Paz. Il fait trop froid alors on ne traîne pas là-haut. Il se met à neiger dans la descente, on s’arrête au refuge pour récupérer le reste du groupe puis on descend jusqu’au camp de base.

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Un dernier zest de Pérou, Arequipa et le canyon de Colca.

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Avant de passer en Bolivie on reprend encore un petit peu de Pérou, la dernière étape est Arequipa et la région des canyons. Arequipa c’est la deuxième plus grande ville du Pérou, elle est située en plein désert aux pieds de deux gigantesques volcans le Misti (5822 m) et le Chachani (6075 m), dont la ville fait régulièrement les frais.

A la base, on est venu à Arequipa pour monter au sommet du Chachani, mais ça c’était avant qu’une rapide recherche sur internet nous fasse lire ce commentaire sans équivoque « N’y allez pas, ce sommet est une bouse ». Du coup on a beaucoup moins envie d’investir 100 dollars par tête et on préfère profiter des terrasses d’Arequipa, une des rares villes du Pérou où nous n’avons pas eu froid, c’est que la ville a la décence de se trouver à une altitude raisonnable.

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Nous visitons son joli centre ville avant de nous diriger vers le célèbre canyon de Colca, long de 100 km et profond par endroit de 3000 m. Après le canyon de Cotahuasi (également dans la région) c’est le plus profond au monde.

Nous nous rendons à Cabanaconde petit village à partir duquel on peut descendre au fond du Canyon. A quelques kilomètres il y a un spot pour observer les condors des Andes, des vautours pouvant atteindre 3m50 d’envergure.

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Puis c’est parti pour une descente au fond du canyon, une longue descente de 1200 m assez raide et nous voilà à l’oasis de Sangalle, cet endroit exclusivement touristique se compose de chambre rudimentaire et de piscine d’eau de source. Ça tombe bien, une après-midi à glander au bord de la piscine avec un soleil radieux ça faisait un petit moment qu’on en rêver! Nous passons la soirée avec Arnaud, David, Jules et une bouteille de Rhum.

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Le lendemain de bonne heure nous remontons à Cabanaconde, s’ensuit du transport, une nuit d’hôtel puis un mémorable trajet à bord de cinq bus différents en direction de La Paz en Bolivie.

Ca y est, on a réussi à quitter le Pérou! On devait y rester 5 semaines, eh ben c’est raté, on a ravagé notre semblant de planning, on y est resté 9! On en a pris plein les yeux, marché en tout 28 jours dans cette cordillère incroyable et nous avons amélioré notablement notre espagnol. On a vraiment apprécié la compagnie des Péruviens. Eh oui, ici ce n’est pas l’Asie, quand on te sourit tu n’es pas obligé de renvoyer bêtement le sourire et de sortir les trois pauvres mots que tu as appris d’une langue qui te paraît aussi accessible qu’une équation de mécanique quantique. Ici tu peux discuter ! Et ça, ça te change le voyage!

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Cuzco et le tour de l’Ausangate.

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Cuzco a été la capitale de l’éphémère Empire Inca, c’est qu’ils n’ont pas eu vraiment de chance…Les Incas sont restés une puissance régionale pendant plusieurs siècles et c’est seulement au XV eme siècle qu’ils se sont lancés dans une conquête qui étendra leur empire sur 4000 kilomètres de long, de Santiago du Chili à Quito. C’était sans compter sur l’arrivée d’une poignée d’espagnol, conduits par Francisco Pizaro en 1531. Les armes rudimentaires des incas ne faisaient pas le poids contre Les Espagnols, avec leurs grosses armures, leurs épées, leurs microbes et l’aide de nombreuses tribus récemment conquises par les Incas alors bien contentes de se venger. Imaginer la tête des pillards espagnols lorsqu’ils ont découvert que l’un des temples de Cuzco était recouvert de 700 feuilles d’or de 2 kilos chacune! S’ensuit un des plus grands holdups de l’Histoire, des massacres, la domination des Espagnols. Puis viendra l’indépendance du Pérou et la naissance d’une civilisation hybride, andine et latine.

Aujourd’hui cette jolie ville déborde d’hôtels de boutiques et de restaurants, c’est que, les attractions archéologiques et naturelles ne manquent pas dans la région!

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Un peu plus haut, autour de l’Ausangate.

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4 jours, 45 km, D+2300 m, D- 2400, altitude moyenne: 4650 m.

On n’a pas mal hésité à faire cette randonnée, on pensait avoir eu notre dose de marche et que les paysages n’étaient pas aussi beaux que lors de nos précédentes sorties, à tort ! L’isolement et la quantité de glacier que l’on peut approcher de très prés donnent à ce trek des airs de bout du monde.

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De Cuzco, il faut compter trois heures de bus pour arriver à Tinke, ici toutes les femmes portent encore l’habit et le chapeau traditionnel. On passe un check point, il faut payer 10 soles par personne et s’inscrire dans le registre. En l’examinant, on se rend compte que nous sommes les seuls à partir ce jour-là ! A la fois, c’est bien et à la fois non, c’est toujours rassurant de pouvoir converser avec d’autres groupes et surtout avec leurs arrieros en cas de problèmes.

La première étape, peu intéressante se passe sur une piste qui s’approche du hameau d’Upis, où se trouvent des sources chaudes. A peine 20 mètres après le check point, un chauffeur de 4×4 s’arrête et nous propose de nous avancer. Ce n’est pas trop dans l’esprit mais  nous n’hésitons pas, vamos !

Après quelques kilomètres à manger la poussière à l’arrière du Pick-up, il nous dépose, ainsi que Isabel et Eraclito montés en cours de route. Ceux là habitent prés de notre campement et ils se proposent comme guide. Ils vivent seulement de l’élevage et de la vente de la laine d’alpaga, pendant qu’ils marchent ils ne perdent pas de temps et filent de la laine. On monte la tente sous la grisaille, on n’est toujours pas convaincu de la beauté des lieux.

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Deuxième jour :

La nuit était bien fraiche à 4500 mètres, mais le soleil vient toquer à la bâche de la tente. Ca nous motive bien, on passe le premier col à 4780 mètres, des gros nuages commencent à se former. On contourne l’Ausangate (6384 m) par le sud et on se dit que finalement cette rando envoie du pâté ! La face sud-ouest est entièrement recouverte de glace dont la course se termine dans une dizaine de lacs différents. Après la pause déjeuner, cela se gâte, c’est carrément un orage qui nous cours après. Ben nous la foudre sur ce genre de terrain dégagé et avec des bâtons en métal dans les mains, hé ben on n’aime pas trop, alors on se grouille. Nous contournons toujours la montagne et le maudit nuage est bloqué par le sommet du vénérable Ausangate! On bivouac complètement seul à 4750 m, au bord d’un lac nommé Ausangatecocha, c’est plutôt pas mal ! 🙂

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Troisième jour :

Du campement, ça continue de monter jusqu’à  4850 mètres, pour en fin de compte redescendre au creux d’une vallée. Nous verrons ici la seule personne en trois jours de marche, un vieux bonhomme la peau brûlée par le froid et le soleil, comparer ses pieds à celui d’un hobbit serait presque un compliment tellement la corne semble avoir remplacé la moindre parcelle de peau. Il essaie de nous parler en quechua, forcement au début on ne comprend rien, puis il continue dans le langage universel des signes. Il nous dit « vous là les gringos, ici c’est chez moi alors filez-moi des gâteaux ! », on lui répond nous aussi dans le langage des signes «  Ecoutes papi, désolé, mais nous on n’a pas de mules, on se trimballe tout dans nos sacs qui pèsent une tonne à cette altitude, et on prévoit notre nourriture au gramme. Mais c’est ton jour de chance, on a sans le vouloir acheté des gâteaux au beurre de cacahuète, et nous tu vois, on n’aime pas trop ça, alors on va te les donner ». Il est content et repart les poches pleines de gâteaux, nous on est plus léger pour attaquer ce col à 5130 m.

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On n’était pas allé aussi haut depuis le Népal ! Doucement mais surement on arrive là-haut, le massif entier se découvre. A partir de maintenant on surnommera la rando « El camino de los glacieres ». Il y en a de toutes sortes : suspendus, effondrés, encaissés, déchiquetés, un autre finissant directement dans un lac de couleur rouge, et puis vu que nous sommes en 2013, il faut se l’avouer, pas mal de glaciers ont aussi disparu…Comme souvent, une descente augure une nouvelle remontée. La journée est longue, on termine de marcher à 17h  et on campe à Jampa (4650 m).

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Quatrième jour :

Bien au chaud dans nos duvets on ne s’est pas rendu compte qu’Il a fait très froid (-10), toute notre eau est gelée! On se dépêche de ranger les affaires, car être touts seuls dans la montagne c’est sympa mais c’est samedi et on irait bien passer la soirée à Cuzco ! Mais pour cela on doit doubler l’étape pour rejoindre Tinke dans la journée.

On monte vers le col de Jampa (5050 m) qui contourne le massif par le nord, on est encore une fois surpris, on pensait le plus beau derrière nous, mais non ! L’Ausangate nous gâte jusqu’au bout ! On peut voir Le Pico de los Très (6093 m) ses glaciers, des vigognes sauvages, puis la descente entre les lacs turquoises…Magnifiques!

Vers 14 h, dans la descente on croise un groupe puis un deuxième, et enfin un village. Sur notre plan il était noté comme campement, c’est en fait un vrai village avec une piste et des motos, on nous propose de nous conduire à Tinke pour 5 soles et ainsi shunter les 12 derniers kilomètres. Mais oui ! Après 4 jours à se trainer, la sensation de vitesse dans ces paysages immenses était excellente !

Nous étions de retour à Cuzco en fin d’après-midi, la suite vous la connaissez une douche, un burger, une bière(s) et un bon lit …

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 Une petite vidéo sur Cuzco et sa région:

 

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Le trek du Salkantay et le Macchu Picchu!

Nous arrivons à Cuzco après un trajet interminable de 21 h de bus. Nous arrivons donc à la nuit tombée pour chercher un hôtel petit budget, ce qui apparemment n’est pas chose facile ici ! 10 minutes plus tard nous sommes installés dans une chambre correcte avec salle de bain pour seulement 25 soles à deux, en plein centre. On cherche le piège, on ne le trouve pas. La soirée passe et aux alentours de 23h nous comprenons pourquoi nous ne payons pas cher, l’hôtel est juste au-dessus d’une discothèque! Nous passons deux jours à Cuzco pour se réacclimater (la ville est à 3400 mètres) et faire nos préparatifs pour le trek du Salkantay. Il y a différents moyens d’atteindre le Macchu Picchu, celui-ci en fait partie.

Véritable concentré du Pérou, ce trek commence par un col de haute altitude au pied du Nevado Salkantay et ses glaciers, puis il descend dans une vallée au climat subtropical et passe par la merveille archéologique du Pérou avant de remonter vers les hauts plateaux.

6 jours, 110 km, d+ 4100, d- 3650.

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J1 : Mollepata (2900 m) -> Soraypampa (3850 m), 21 km,  D+ 1000 m.

Nous arrivons un jour avant le départ à Mollepata, un petit village andin. On loge chez un couple de petits vieux vraiment sympas. Le premier jour de marche est plutôt long, on longe une piste qui s’approche de la cordillère Vilcabamba et on monte la tente près d’un torrent.

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J2 : Soraypampa (3850 m) -> Chaullay (2900 m),  22 km,  D+ 800 m, D- 1750 m.

On continue à monter vers le Salkantay Pass (4630m), très vite le chemin disparaît sous la neige, c’est que le sud du Pérou subit des chutes de neige sans précédent depuis quelques semaines. Arrivés au col, on a une vue terrible sur le Nevado Salkantay (6271 m), le plus haut sommet de la cordillère Vilcabamba. Mais on n’est pas tout seul, ce trek est plus fréquenté que les précédents, on croise pas mal de groupe dont un de Français. La descente est longue et le temps incertain.

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J3 : Chaullay (2900 m) -> La Playa (2150 m),  13 km, D- 800 m

Il a plu toute la nuit, nous on est bien au sec dans notre tente, par contre les autres ont pataugé toute la nuit, on en voit même certains qui écopent carrément leur tente. Encore une fois on est bien content de faire tout ça sans agence. Car malgré les 200 dollars que paye chaque client, les agences  n’investissent pas dans des tentes correctes. Tout le monde s’en va, nous, on reste en espérant que la pluie s’arrête, vers midi il pleut toujours mais on se décide enfin à partir. Ça mouille mais on est plutôt content car le chemin traverse la forêt subtropicale, ça faisait bien deux mois que l’on n’avait pas vu de la végétation digne de ce nom. On aperçoit des colibris et des perruches et on traverse des cultures de café, fruit de la passion et banane. On arrive à La Playa, petit village qui porte très mal son nom sous une pluie battante, on n’a vraiment pas envie de monter la tente avec toute cette humidité. Alors on prend un minibus pour Santa Teresa, dix kilomètres plus loin, où l’on trouvera un petit hôtel.

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J4 : Hydroelectrica (1750 m) -> Aguas calientes (2100 m),  14 km, D+ 300 m.

La pluie s’est arrêtée ! On prend un minibus qui nous dépose au début du chemin de fer. Ensuite, on longe les rails sur 14 km au fond d’une vallée encaissée. C’est joli, parfois, on a des vues sur les ruines du Macchu Picchu perchés sur sa montagne. On arrive à Aguas Calientes, ville hôtel au pied du site, nous achetons nos entrées pour le lendemain, à 52 dollars par personne !

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J5 : Aguas calientes (2100 m)  -> Montana Macchu Picchu (3080 m), 12 km – D+ 1100 m.

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Pour aller au site il y a deux solutions, soit payer 18 dollars pour 10 minutes de bus, soit monter 1746 marches. On se lève tôt et on choisit la deuxième option. Le lever de soleil sur les ruines est magique, ensuite on continue de monter jusqu’au sommet de la Montana Macchu Picchu (3080 m) encore 2360 marches mais ça en vaut la peine ! Là haut, on voit la vallée de l’Urubamba, le site archéologique et la cordillère Vilcabamba. Après ça, on redescend et on visite les ruines, parfois on tend l’oreille pour glaner quelques informations auprès d’un guide.  Les archéologues semblent d’accord pour dire que le site était un important centre cérémoniel pour les Incas, pour les détails et les dates, les études se perdent en conjonctures diverses, que chaque guide interprète à sa façon…

 

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J6 : Aguas calientes (2100 m) ->  Piscacucho (2650 m), 28 km, D+ 750 m

Pour repartir d’Aguas Calientes on remonte la vallée de l’Urubamba sur 28 km toujours le long des rails, on ne paye pas le train du Macchu Picsou (54 dollars pour 40 km). A pied, c’est long mais c’est beau, la forêt subtropicale se transforme en paysages alpin puis on retrouve les hauts plateaux hérissés d’eucalyptus. On termine bien fatigués à Pisacucho, au pied du massif Nevado Veronica (5642 m).

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La Cordillera Huayhuash.

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10 jours, 112 km, D+: 5500, D-: 5800 m.

Située au sud de Huaraz, la cordillère Huayhuash est une chaîne montagneuse de 30 km de long, hérissée de pics allant jusqu’à 6617 m, il faut 10 jours pour en faire le tour. Plus sauvage que la Cordillera Blanca, il n’y a pas de possibilité de se ravitailler avant le 7 eme jour. Nous partons donc avec des sacs considérablement alourdis. Avec une altitude moyenne de 4200 m et 8 cols à plus de 4700 m, c’est un trek que l’on peut considérer comme difficile. Sinon ici  on ne croise quasiment personne, peu de touristes, peu de villageois, on marche complètement seul la plupart du temps. La Cordillère Huayhuash, c’est une ode aux grands espaces, au froid et à la tectonique des plaques.

Accès : de Huaraz prendre un bus pour Chiquian (5 h du matin ou 14 h). A Chiquian possibilité de dormir et de prendre un autre bus pour Popca à 8h.

Il y a une chose à savoir : ici contrairement aux autres parcs nationaux péruviens, la zone est gérée  par les communautés qui vivent autour de la cordillère. Chacune demande un droit de passage qui depuis quelques années monte en flèche. Il faut compter 200 soles par personne pour le tour entier (soit 60 euros). En contrepartie les éleveurs aménagent des zones de bivouacs propres et avec toilettes. Mais pour certains camps, la note grimpe quand même à 15 euros pour mettre sa propre tente !

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Jour 1 : Chargés comme des mules.

On descend du bus à Popca, cette  première journée est sans grand intérêt car on remonte la piste utilisée par les véhicules de la mine toute proche. Etant donné les 7 jours de bouffe que l’on se trimballe, on a tendance à geindre pas mal! Le site du premier bivouac a un petit air des Pyrénées.

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Jour 2 : Col pas cool.

Nous attaquons le col de Cacanan Punta (4690 m), le temps n’est pas terrible. Malgré le poids de nos sacs, on s’en sort plutôt pas mal dans cette première  vraie montée, de l’autre côté du col, de vastes paysages qui avec le temps gris pourraient faire penser aux Highlands. Une fois installés au deuxième bivouac, sur une vaste plaine au pied du Nevado Jirichanca (6094 m), on apprend que Catalino, un des guides, a eu quelques mésaventures dans la journée, en effet il a perdu une de ces mules et en prenant le temps de lui courir après c’est sa cliente qui s’est trompée de chemin et s’est perdue ! L’histoire finit bien tout le monde est au chaud (façon de parler) dans sa tente le soir venu.

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Jour 3 : Farewell to Irlande.

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Petite journée toujours sous la grisaille, on passe le col tout vert de Yanapunta (4630 m) à la fin de la descente on débouche sur ça :

 

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Du campement au dessus de la laguna Cahuacocha, on peut voir Mr Yerupaja (6617 m) et à sa gauche le Siula Grande (6344 m) rendu célèbre par « La Mort Suspendu », livre et documentaire racontant la sale histoire d’alpinisme de Joe Simpson avec néanmoins un happy end. L’endroit est vraiment beau, on ne se lasse pas de regarder les glaciers et de voir et d’entendre les séracs tomber dans l’après midi.

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Jour 4 : On se sent tout petit.

Encore bien emmitouflés dans nos duvets, on entend un arriero crier « buena foto, buena foto… » Il n’a pas tort. Enfin du beau temps, ça tombe bien cela doit être une des plus belles journées du tour.

A peine partis, nous sommes stoppés par une nouvelle communauté qui nous demande l’équivalent de dix dollars pour avoir marché sur leur pont ! Pour les campements, d’accord mais là, on a vraiment l’impression d’être pris pour des pigeons! Après, on remonte successivement trois lacs glaciaires. Au dessus desquels il y a de nombreuses cascades de glaces. Nous assistons à plusieurs avalanches de bloc. On passe un col assez raide puis on redescend à travers une grande zone marécageuse. On monte la tente juste avant l’orage.

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Jour 5 : Le soulèvement des machines.

Un bon – 8 ce matin a laissé une couche de givre sur la tente, ce n’est pas banal de dégivrer sa tente un 6 aout ! C’est une petite journée avec cependant un col à 4780 m, malgré nos gros sacs on dépasse dans la montée une bande d’israéliens tout droit sortis du service militaire (et eux leurs sacs sont sur les ânes !), alors ben nous on se demande si on n’est pas devenu des machines  🙂

La descente se passe dans des alpages infinis, on ne vous a pas dit mais ici on peut voir beaucoup d’espèces d’animaux : renards, vigognes, rapaces, lapins etc.…mais nous descendons à toute vitesse, pourquoi ? Parce qu’au campement de Viconga on ne se fait pas pigeonner quand on paye son ticket, parce que ici, ils ont fabriqué un bassin qui collecte de l’eau thermale. Vous pouvez imaginer notre réaction quand on a rencontré cette piscine d’eau à 40 degrés, après six jours sans douche et à se les geler !

On sympathise avec Catalino un arriero qui gère un groupe de 3 tchèques qui ont le don de se perdre tous les jours.

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Jour 6 : Les machines tombent en panne.

Retour de bâton, un genou douloureux pour l’un, un adducteur pour l’autre, rien de grave mais on fait beaucoup moins les fiers que la veille dans l’ascension du col de Punta Cuyoc. C’est le genre de col qui ne se termine jamais, tu crois être arrivé puis en fait non, alors tu dis en haut de cette bute ça y est, mais non toujours pas. Enfin quand tu arrives à 5020 mètres, le panorama est superbe, il y a un glacier tout proche et la vue sur le Yerupaja (6617 m), alors nous, ben on est content 🙂

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On décide d’écourter l’étape pour se reposer un peu, on retrouve Catalino au camp, affligé car ses clients se sont encore perdus. (L’arriero a pour rôle de monter le camp avant l’arrivée des clients).

On discute de tout et de rien avec lui, ce coup-ci on disserte sur la plénitude de l’âne. En effet on se demande pourquoi, malgré leurs conditions d’esclaves, ils affichent toujours des signes ostentatoires de bonheur, un sourire et parfois beaucoup plus. Catalino arrive à la conclusion que si l’âne est si heureux, c’est parce qu’ici il peut toujours manger le sol.

La suite de la soirée est classique, coucher de soleil incroyable, froid extrême, pâtes au ketchup et dodo à 20 h.

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Jour 7 : Cuy trop cuit.

Que de la descente, et à l’arrivée le village de Huaylapa (3500 m) où l’on peut se ravitailler. Encore une fois une des clientes de Catalino a fait fort, jusque là elle n’avait pas fait preuve d’ingéniosité mais là…

De très loin on la voit, sur le chemin qui est pourtant super large, faire demi tour et se perdre sur un sentier conduisant à un ravin, on se dépêche pour arriver à hauteur de Catalino et l’avertir. Il monte sur son cheval, nous du coup on se retrouve promu au rang  de muletier pendant un petit  bout de temps !

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Catalino connait beaucoup de gens ici, au village il nous arrange le campement et la douche gratuite et il nous commande le repas du soir à une vieille dame. Au menu du Cuy (cochon d’inde) des patates et du riz. Le cuy est un peu coriace mais pour le reste ça change des pâtes !

Jour 8 : Le jour le plus blanc.

De Huaylappa il faut grimper 1500 mètres pour arriver au prochain campement, une longue journée donc contenu du dénivelé et du fait que l’on a lesté nos sacs à l’épicerie du village pour les trois prochain jours. A mi-parcours ça ne sent pas bon, beaucoup trop de nuages, trop gros, trop noirs. Quelques minutes plus tard des  grêlons commencent à tomber, puis de la neige on se tâte à monter la tente en catastrophe, la couche atteint rapidement 3 centimètres. Une éclaircie se pointe et la neige fond aussi vite qu’elle est tombée. Encore un interminable col à 4880 mètres puis la descente et le bivouac à 4500m, la nuit est très froide.

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Jour 9 : Last col.

Les machines sont de retour ! Une petite heure et nous sommes au col. On a la surprise d’avoir un superbe panorama sur le Yerupaja et le Siula Grande. Il ne nous reste plus qu’à descendre jusqu’à la laguna de Jahuacocha.

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Jour 10 : contre la montre.

Sur les conseils de Catalino on se lève de bonne heure pour choper le bus de 11h à Llamac. On longe pendant plusieurs kilomètres un canal à flanc de montagne avant l’ultime descente vers Llamac. Quelle étrange sensation que de se faire transporter, ce n’est pas si mal. De retour à Huaraz on retrouve le confort de la vie citadine, un lit, une douche, un hamburger…

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Le trek de Santa Cruz.

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4 jours, 3 nuits, 43 km, +2300 m, -1700 m.

Ce trek est un classique de la région, pouvant se faire dans les deux sens. Le topo est simple, on monte une vallée, on passe un col à 4750 mètres et on redescend l’autre vallée.

Nous somme partis de Cashapampa sur les hauteurs de Caraz, la première journée, c’est sous un soleil de plomb que nous grimpons vers le premier campement. Arrivés au bivouac, on se retrouve à coté de trois Français, Bastien, Barthelemy et Helena. Les présentations faites, ils nous annoncent qu’ils ont un jeu de tarot! C’est génial ca fait plus d’un an qu’on y pas joue. On enchaine les parties autant que les tasses de maté de coca (très bon pour l’acclimatation).

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Le lendemain c’est donc à 5 que l’on marche sous le soleil. Nous faisons plusieurs kilomètres sur un faux plat et traversons une mer de sable qui se trouve être le résultat d’un gigantesque éboulement survenu l’année passée.

On s’arrête manger devant l’Alpamayo (5947 m) et son glacier, malheureusement les nuages obscurcissent le paysage. Le camp numéro deux se trouve au pied du col de Punta Union (4750 m), étape du lendemain.

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Le matin on se lève perplexe, car dans la nuit nous avons eu pas mal de pluie. On ouvre la tente, il fait toujours gris, ça caille, des flocons virevoltent. Malgré tout, on se lance dans l’ascension du col en espérant une éclaircie. C’est raté, la neige et le vent redoublent, les mains et les pieds commencent à geler, on est dans le dur. On finit par arriver au col mais c’est rageant d’avoir fait tout ça pour avoir une visibilité nulle. On commence à descendre, il pleut. On se met à prier le Grand Inca, pour qu’il daigne nous accorder un peu de chaleur, ça ne marche pas tout de suite mais le soleil finit par arriver. On monte les tentes pour une dernière nuit.

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L’ultime journée, on descend dans une large vallée, bah il fait super beau, on est content mais on a un peu l’impression de s’être fait avoir sur le temps de la veille, la météo s’est joué de nous!

Vaqueria, c’est le hameau qui signe la fin du trek. On arrive juste à temps pour monter dans un bus direction Huaraz. Le trajet en bus est super beau (voir plus beau que le trek lui-même), on passe un col et on se retrouve face à Moooosieur Huascaran, point culminant du Pérou avec ses respectables 6768 m.

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A Huaraz on décide d’aller boire un petit cuba libre pour fêter ça, on choisit au hasard le Bonustrack…et on y reste jusqu’au matin. On redécouvrira que l’aspirine ne sert pas que contre le mal des montagnes…

On prend quelques jours de repos, avant de partir faire un autre trek, plus long, plus dur mais surtout beaucoup plus beau!

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Le trek de Quilotoa

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Première étape à Latacunga, une ville sans grand intérêt à une centaine de kilomètres au sud de Quito. A l’Hôtel on fait connaissance de Mélanie une Suissesse et de trois Allemands, Lars, Martin et Sarah. Marcher à deux c’est bien, mais à 6 c’est encore mieux! Alors le lendemain, on part tous ensemble à la Laguna Quilotoa pour un trek de trois jours. La laguna est en fait un vaste cratère volcanique rempli par un lac. Le premier jour nous faisons le tour du cratère, ce qui, contenue des 3900 mètres d’altitude et de notre faible acclimatation n’est pas aisé. Le jour suivant nous traversons des cultures de lupin, un village et un ravin et après une marche de 5h nous arrivons au village de Chugchilan.  On y fera la rencontre de deux Français, Moira et Alban. Les Allemands s’arrêtent là et vont à Baños.

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Nous autres francophones repartons pour une journée de marche supplémentaire. Cette journée sera  superbe au point de vue des paysages mais plus compliqué niveau orientation! Le gérant de l’auberge Cloud Forest  à Chugchilan (Allez-y, c’est  une bonne adresse !), nous a dessiné une « carte » qui nous doit nous permettre de ne pas nous perdre et de rejoindre le village d’Isinlivi.

On se met en route en descendant dans la Quebrada de Toachi, dans le fond de ce canyon nous débouchons sur un village et commençons à longer la rivière. Jusque-là pas de souci, la suite s’avère un peu plus compliquée.

La carte :

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Sans surprise « la carte » se révèle un peu légère !

Le pont :

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Premier détour, on traverse un vieux pont genre vraiment pourri, quelques mètres plus loin on s’enfonce dans les marécages. On repart dans l’autre sens, on passe un autre pont, on monte sur une colline, ce n’est toujours pas le bon chemin, on redescend ! Sur le téléphone on a une trace GPS qui va jusqu’à Isinlivi, on la suit et on découvre trop tard que la personne qui a gentiment partagé son trajet sur le net, a en réalité fait un détour monstre. On arrive en fin de journée au village.

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Le lendemain après un rapide passage au marché hebdomadaire de la région, on se rend à Baños.

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Flores: Wodong et le volcan Egon.

Après le trek du Rinjani on a rencontré Lea et Matthieu, un couple de Bretons. Nous sommes allés ensemble aux iles Gili. Bilan : Gueules de bois, snorkelling en eau claire et tortue.

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Ensuite, nous avons pris un avion pour Maumere 1000 km plus à l’est sur l’ile de Flores, voler dans l’avion d’une compagnie blacklistée c’est toujours une expérience. Surtout quand le mauvais temps est de la partie 🙂

On est bien content d’arriver entier à Maumere, la ville n’a pas d’intérêt, on fait donc 30 minutes de bemo pour arriver chez Lena’s House à Wodong. Stanislas et sa famille nous accueillent dans leur bungalow les pieds dans l’eau, on est les seuls touristes dans le village, ça fait du bien! On a retrouvé un coin de paradis!

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Pendant 5 jours on discute avec Stanislas qui travaille aussi dans une association humanitaire, il connait beaucoup de choses sur Flores et les environs. On fait du snorkelling devant la guest, on regarde la superbe baie de Wodong, on observe les pêcheurs et on se découvre un nouveau vice : l’Arak (Alcool de palm).  Tiens, tiens… Il y a un petit volcan à quelques kilomètres du village, on ne résiste pas. Le mont Egon et ses modestes 1703 m se montent en deux heures. La montée n’a rien d’original, forêt, savane, cailloux, vues à couper le souffle sur Flores et la mer. Le cratère lui nous surprend, il y a des sacrées fumerolles, un peu comme celles du Kawa Ijen. Je ne résiste pas à descendre dans le cratère et m’approche à 1 mètre de la bouche principale. Le mieux dans tout ça, c’est que l’on est absolument seul sur cette montagne!

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Nous repartons vers l’ouest,  la prochaine étape : les trois lacs du volcan Kelimutu et la surprenante ile de Kanawa.

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Le trek du Rinjani.

Sur l’ile de Lombok, tout d’abord nous faisons prolonger nos visas à Mataram. Cela prend normalement  trois jours ouvrés. Pas de bol, le week-end approche et ça ne nous arrange pas du tout de rester bloquer 5 jours alors qu’une belle fenêtre météo s’ouvre à  nous, pour notre prochain trek. Alors à l’immigration, on demande avec notre meilleur sourire s’il n’y a pas moyen de s’arranger. Un regard à droite puis à gauche de la part de l’agent de l’immigration et il nous retourne notre sourire. Notre tentative de corruption fait mouche et l’on ressort du bureau de l’immigration le jour même avec nos visas en poche.

Bon, on n’est pas venu à Lombok pour boire des banana-shakes mais pour partir à l’assaut du plus haut volcan d’Indonésie occidentale, le Rinjani et ses 3726 mètres. Toutes les agences de l’ile proposent d’effectuer le trek avec guide et porteur, vous permettant au passage de vous délester d’une bonne centaine d’euros. Quand on leur raconte que nous comptons le faire par notre propre moyen ils nous répondent le blabla habituel : trop dur, trop dangereux, il fait froid, vous allez vous perdre…bon ils essayent tout de même de nous refiler un transport pour Senaru, le village de départ, encore raté! On fera du stop.

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Jour 1: 13 km, +2200 m.

Départ au lever du jour du village de Senaru, avec 5 jours de nourriture et de l’eau pour la journée, nous avons des sacs de respectivement 14 et 17 kilos. Le village est à 500 m d’altitude et le bivouac à 2640 m, autant dire que l’on va en chier …On nous a raconté tout et n’importe quoi sur les droits d’entrée. Le chiffre officiel est de 20 000 roupies mais ici les villageois nous parlent de 150 000 roupies par personne, ça sent l’arnaque à plein nez alors on ne se fait pas prier et esquivons facilement l’entrée du parc. S’ensuit une montée interminable dans la jungle et le brouillard, grâce à un timing aussi parfait qu’improbable, nous nous retrouvons sous un abri lors de l’orage. Ça tombe bien, parce que nous avons eu l’idée lumineuse de partir sans pancho de pluie.

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Après 9h de montée éreintante, nous arrivons enfin sur le rempart  sud de la caldeira, toujours dans les nuages. On a juste le temps de monter la tente entre deux tas d’ordures qu’il se met à tomber des cordes.

Jour 2: 5 km, -700 m.

Le matin, le soleil s’invite, nous avons une vue imprenable sur la caldeira du Rinjani et le Gunung Baru, le petit dernier a émergé du lac il y a seulement 200 ans et il est régulièrement en éruption.

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Aller c’est reparti ! Une descente assez raide et souvent glissante nous mène jusqu’au lac en deux heures. Dans la descente, c’est la foire à la saucisse, certains groupes semblent découvrir la marche en descente (enfin la marche tout court) et semblent aussi à l’aise que des éléphants en ballerine. Après un petit moment, on arrive enfin à les doubler. C’est une petite journée car nous bivouaquerons près du lac alors que les groupes organisés continuent vers le camp de base, malgré la fatigue affichée de certains.  Encore une fois la vue est belle mais le campement est franchement dégueulasse, il y a des ordures et de la merde (de la vraie) partout. Un bon bain dans la cascade et les sources chaudes environnantes. Nous achetons du poisson à un groupe de locaux venus pécher entre potes. Nous passons une bonne partie de l’après midi à cuire nos poissons au feu de bois et à discuter avec des étudiants de Lombok.

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Jour 3: 7 km +700 m.

En route pour le camp de base, 700 mètres de montée toujours assez raide, ce n’est pas long mais les grosses marches nous fatiguent. Là, rien de mieux pour ruiner notre motivation, nous sommes obligés de doubler un groupe qui transporte un cadavre d’un jeune d’à peine 18 ans…sale histoire. On échange quelques mots avec eux. Apparemment ce serait une chute, on leur souhaite bon courage et on continue de monter en silence.

Deux heures de marche c’est encore une petite journée et nous avons la chance d’avoir une après-midi ensoleillée avec une vue dégagée sur le lac et la caldeira… les singes rodent et s’approchent de temps en temps de la tente pour chourer de la nourriture, un chien mercenaire gardera la tente toute la soirée aboyant sur tout ce qui s’approche de nous. Ce qui est très sympa sauf quand tu essayes de dormir.

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Jour 4: 12 km, + 1100 m, -1900 m.

A 3h du matin, première interrogation, le temps? Ciel étoilé, orage au loin pour le spectacle, c’est parfait ! Deuxième interrogation : mais où est donc passé Chien? Disparu, alors qu’il avait gentiment aboyé toute la nuit. Nous laissons notre campement et partons légers jusqu’au sommet qui culmine à 3726 mètres.  Nous commençons à être bien entrainés c’est donc sans trop de difficultés que nous arrivons au sommet en ayant doublé un bon nombre de personnes.

On se les caille sévère ! Le lever du soleil est superbe depuis le sommet de l’ile de Lombok on a un panorama exceptionnel sur Bali, Sumbawa et le célèbre volcan Tombora dépassant des nuages. Au sommet, des gens, des cailloux, du vent et du froid et Chien. Mais bordel, mais qu’est que fout Chien ici !? Lui aussi se les caille un max et ne semble pas franchement apprécier l’expérience. S’ensuivent une dizaine de minutes tragiques dignes des plus grands romans d’alpinisme où nous tentons de le faire descendre mais Chien ne veut rien savoir, il préfère rester là-haut. Alors le débat s’engage, madame pense qu’il va mourir dans d’atroces souffrances alors que monsieur pense avoir affaire à un chien alpiniste qui sait ce qu’il fait. Bref…

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 Le retour à la tente se fait très vite, les pentes de scories sont autant casse pieds à monter que géniales  à descendre.

Après un p’tit café à la tente nous plions bagage et poursuivons la descente vers le village de Sembalun.  C’est une descente de 2600 m alors vu qu’il nous reste de la bouffe et qu’on est fatigués on préfère couper et nous décidons de planter la tente pour une dernière nuit.

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Jour 5: 8 km, -800 m.

Bien reposés, nous n’avons plus que trois petites heures de marche dans la savane.

Après une heure de stop et une heure et demie de bus nous arrivons à Mataram,  direction le centre commercial pour un moment tant attendu après des jours à manger des noodles : on dévalise le fast-food. Le soir même nous sommes de retour à Senggigi, (petite ville côtière où nous avions laissé des affaires). Les prochains jours nous allons nous la couler douce aux iles Gili.

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Bali

 

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Carton rouge pour le sud de Bali ! Nous sommes  passés à Kuta pour voir Thierry, que nous avions rencontré sur le tour des Annapurna et qui tient une galerie d’art à Seminiac. Résultat : de belles vagues, des embouteillages monstres, des prix multipliés et des négociations interminables… On rencontre tout de même Séverine qui débarque de Quimper. On ne traîne pas longtemps dans cette partie de Bali, et essayons de trouver plus de calmes à Ubud, petite ville d’artistes au cœur de l’ile. Dans la navette qui nous y emmène, on discute avec deux Espagnols, la cinquantaine et en voyage depuis 1 an, les sentiments sur la côte sud de Bali sont partagés.

A Ubud nous louons un scooter pour visiter les fameuses rizières de l’ile. Dans l’après-midi nous allons faire un tour à la Monkey Forest s’amuser avec les singes et le soir on retrouve par hasard Séverine dans un petit resto qui deviendra notre cantine. Encore par hasard on tombe sur Bruno, un Portugais habitué de Tonsai (Thaïlande) que l’on a vu en décembre et en avril.

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On part faire un tour de moto-bike dans la caldeira du volcan Batur, un joli lac où sont proposées des balades en bateau « attrape pigeons » on passe…arrivés au pied du volcan, pas moyen de monter au sommet, les guides sont très virulents, d’après de nombreux commentaires ils agissent en cartel, alors si tu ne payes pas ils t’arrêtent coûte que coûte. Bon cela fait 25 euros chacun pour une balade d’une heure trente, ok on passe…on continue sur notre moto la caldeira est belle et des récentes coulées de lave recouvrent les pentes du volcan. Un peu après on essaye de visiter un temple,  droit d’entrée démesuré et bien sûr tu te fais crier dessus pour acheter un Sarong à la dame, ok on passe…Bali c’est le cauchemar du voyageur au long court!

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Le lendemain levée à 2h30 enfin bon, à 4h à cause d’une panne de réveil. Direction le pied du volcan Agung (3142 m),  1h30 de moto-bike plus tard on se lance dans la montée (1200 mètres de dénivelé), les guides sont bien plus honnêtes qu’au Batur et ne nous posent pas de problème. Il y a de la jungle, des cailloux et surtout beaucoup de nuages. La panne de réveil nous coûte la vue au sommet. Belle balade en deux roues pour rentrer à Ubud.

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A Padang Bay nous prenons le ferry pour Lombok (5h, 36000 rph), on retrouve les deux Espagnols dans le bateau.

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Les forçats du Kawa Ijen.

Quelques jours après l’épisode de « l’intoxication alimentaire », tout est rentré dans l’ordre et je suis de nouveau en parfaite santé. Nous nous mettons alors en direction du kawa Ijen, volcan connu pour sa carrière de soufre. Nous quittons Malang à bord d’un bus local, direction Bondowoso, de là, toujours la même histoire : soit nous faisons appel à une agence, soit pour 10 fois moins cher nous nous débrouillons avec les transports locaux pour rejoindre Paktuding. Nous choisissons, bien sûr, la deuxième option : nous prenons un bus, puis un Bemo, mais arrivés à la moitié du chemin, plus rien. On lève alors le pouce au bord de la route, quelques minutes plus tard une famille est d’accord de nous emmener en contrepartie de quelques rupiahs. Nous partons donc jusque Sembol avec eux. A Sembol nous retentons le stop jusqu’au départ du trek, mais là c’est plus compliqué personne ne veut nous prendre, les heures passent et les propositions de nous emmener à destination moyennant de l’argent afflux. La nuit approchante, nous finissons par payer deux jeunes qui nous déposent à Paktuding en scooter. Une fois arrivés sur place, nous prenons une chambre, c’est très rudimentaire mais de toute façon on ne va pas dormir beaucoup.

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Vers 3 heures du matin, le réveil sonne il est temps de se mettre en route, pour les 600 mètres de dénivelé que nous devons parcourir jusqu’au cratère, le chemin est facile, tout du long c’est sur une piste en terre bien tassée par les porteurs de soufre que nous progressons. Nous voulons arriver au sommet avant le lever du jour, car de nuit on peut voir les flammes bleues s’échappant de la base de la carrière de soufre, juste au-dessus du lac. Dans la montée, on voit une forte lueur venant du cratère : « whouu !! Alors c’est ça les flammes bleues, ça doit être du lourd !!! ». Nous nous fourvoyons totalement, 10 minutes après, la lune fait son apparition au-dessus de la lèvre du cratère ! On traine sur le chemin car au dessus de nos têtes, nous avons le droit à une pluie d’étoiles filante surprise ! Nous loupons les flammes bleues car une fois arrivés là-haut, la lueur du jour est déjà bien présente. Nous assistons tout de même à un joli lever de soleil sur la mer. Avant de descendre dans le cratère, nous avons eu un moment d’hésitation. On est mal à l’aise, les mecs ont un boulot que l’on peut aisément qualifier « de merde » et les gens viennent les voir bosser, c’est le safari humain.

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 On discute avec un mineur, c’est décidé nous descendons finalement dans le cratère et essayons de ne pas déranger les mineurs. Ce n’est pas le cas de tout le monde, Yohann ne peut s’empêcher et il a bien raison d’engueuler des visiteuses en mini short fluo et sandales comme tout droit sorties d’une discothèque de Bali, elles créent un véritable embouteillage. En plus de les déconcentrer, elles empêchent les mineurs lourdement chargés de progresser. Arrivés au bord du « lac le plus acide du monde  » la connerie reprend le dessus et Yo trempe un doigt,  ben oui, forcement c’est bouillant et acide !

Comme je le disais plus haut, le kawa Ijen possède une des soufrières les plus accessibles au monde.  A la source du minerai, les conditions de travail sont déplorables, pour se protéger des gaz toxiques parfois mortels (un savoureux cocktail de vapeur d’eau mélangé à du dioxyde de soufre, du sulfure d’hydrogène et de l’acide chlorhydrique) pas de masques à gaz mais un simple foulard humide.  Des canalisations ont été disposées de façon à optimiser la cristallisation du minerai et c’est avec une barre à mine qu’ils fracturent le soufre.

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Ici les mineurs en plus d’extraire le minerai très convoité, doivent aussi le transporter à dos d’homme. En effet le volcan se trouvant dans un parc naturel, l’utilisation de machines ou de mules pour le transport est interdit. Les hommes remontent avec deux paniers remplis de soufre en équilibre sur une épaule, le chargement pèse donc en moyenne entre 80 et 90 kilos c’est à peine croyable, on se demande vraiment comment ils font pour porter des charges aussi lourdes, faire tout ce chemin jusqu’ à la pesée qui se trouve là où nous avons dormi et cela 2 ou 3 fois par jour. La raison est bien sûr le salaire : le kilo de soufre étant vendu 600 roupies le kilo, le chargement est rémunéré environ 5 euros, ceux-ci nous disent bien gagner leur vie. Mais à quel prix?

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De retour dans notre chambre, nous plions vite bagages, il n’y a pas de transport nous devons tenter le stop pour rejoindre le port de Buyolali afin de rejoindre Bali dans l’après-midi. Un couple de français et leurs deux charmants bambins réussissent à convaincre leur chauffeur de nous prendre. Nous ferons routes avec eux, ils nous déposeront gentiment devant le ferry.

 

Caldeira du Tengger, Bromo et Semeru (ou pas).

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La Caldeira du Tengger et son cratère fumant du Bromo sont des attractions à Java, le genre d’endroit que toutes les agences de voyages proposent à tour de bras. Après un trajet de bus d’une journée nous arrivons à Malang, au pied du complexe volcanique. On demande à tout hasard le prix du transport jusqu’à Cemero Lawang (le départ du trek). On découvre une spécificité mathématique unique avec cette destination, le coût du trajet est inverse à la distance !

Bizarrement le vendeur n’a pas su nous expliquer pourquoi à Yogyakarta, située pourtant trois cents kilomètres plus loin le prix était de 150000 rupiahs (12 euros) et que au pied du volcan il monte à 480000 rupiahs (40 euros). Tous payent sans poser de questions, nous nous prenons un bus public et un bemo et on arrive à destination pour 3 euros chacun. Lors des deux premiers jours de marche il n’y pas de point d’eau alors à Cemero Lawang, nous lestons copieusement nos sacs à dos du précieux liquide.

 

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Le premier jour on ne fait que monter sur le rempart sud de la caldeira, on trouve un endroit idéal pour bivouaquer à 2700 mètres. On est tous seuls, la vue est superbe. Au milieu de la caldeira du Tengger tapissée de brume, il y a au premier plan le cône verdâtre du Batok, le cratère du Bromo et ses volutes de gaz et au loin le volcan Semeru. C’est le sommet de Java avec 3676 m, il a la charmante particularité de nous faire une petite éruption toutes les 30 à 50 minutes, si tous se passe bien (ne vous rassurez pas, cela n’a pas été le cas) nous serons au sommet dans quatre jours.

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Nous sommes debout très tôt pour ne pas rater le lever de soleil,  on descend le rempart, nous faisons un passage éclair en zone ultra touristique pour voir le cratère du Bromo.

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 Ça  c’est fait ! Maintenant il nous faut traverser les cendres puis la savane de la caldeira en plein cagnard. Au bout d’un moment (plutôt long) on arrive au pied du rempart opposé à celui où l’on a dormi la veille, ben ce n’est pas gagné, on distingue vite fait un chemin qui monte en lacets sur le flanc mais il est recouvert par une savane qui arrive à hauteur d’épaule. La tête de Laeti dépasse tout juste des hautes herbes, assez pour m’adresser des regards noirs et une soufflante bien méritée sur mon prétendu itinéraire. Après 90 minutes d’une montée épique on arrive sur une piste qui descend tranquillement jusqu’à Ranu Pane, on mange un riz frit dans un resto (il va avoir son importance) puis l’on campe près d’un lacs où l’on rencontre un groupe d’étudiants de Jakarta qui se lancent eux aussi dans l’ascension du Semeru.

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On repart de Ranu Pane les sacs pleins de vivres pour quatre jours, on ne sait plus très bien si la montagne est sous nos pieds ou sur notre dos…enfin bon, allons y! On choisit sans le savoir le chemin le plus dur (mais le plus beau) pour rejoindre le lac Ranu Kumbolo. Une longue montée plus tard, on se retrouve face au Semeru, on attend un peu qu’il daigne faire son rototo puis on redescend vers une belle étendue de savane. Au milieu de celle-ci le lac : l’endroit idéale pour notre troisième nuit de  Bivouac.

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Laeti n’est pas au top, elle commence par avoir de la fièvre, puis des vomissements et j’en passe, la nuit n’arrange rien, la journée de lendemain non plus… Les Indonésiens sont adorables, ils nous offrent des tonnes de nourriture et de nombreux médicaments, mais encore faut-il que ce soit les bons et surtout qu’elle puisse les avaler, ce qui n’est pas le cas.  Huit mois de voyage sans trop de soucis et il faut que la première intoxication alimentaire se passe en pleine montagne. Le temps passe, c’est sérieux il faut aller à l’hôpital mais pour l’instant elle a trop de fièvre pour marcher. S’ensuit une nouvelle nuit interminable, le matin la fièvre a un peu baissée, mais elle peut toujours ni boire ni manger et a perdu beaucoup d’eau en deux jours. On n’a pas le choix Il faut rentrer à Ranu Pane où l’on pourra louer un 4×4, marcher n’a pas été une partie de plaisir. Pendant que j’expérimente différentes techniques pour porter deux sacs de randos à la fois, Laetitia essaye tant bien que mal de se porter elle-même. Un groupe s’arrête en chemin et prie pour elle, ils arrangeront gentiment la location du 4×4 qui nous attend à notre arrivée au village, après six heures d’une marche exténuante. A l’hôpital de Malang, les seringues et les perfusions font des merveilles. Le médecin nous donne les médicaments adaptés au cas où cela se reproduise.

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L’ascension du volcan Merapi.

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Au bout de deux heures d’avion, nous arrivons à Yogyakarta sur l’ile de Java, à ne pas confondre avec Jakarta la capitale du pays que nous avons pris soin d’éviter. Yogja on n’y reste qu’une journée, les Indonésiens sont très curieux, les petits vieux nous questionnent, vous venez d’où ? Où allez-vous ? Certains parlent un très bon français et de fil en aiguille, ils nous emmènent dans un atelier ou sont confectionnées les « batiks », des peintures sur toile effectuées à l’aide de cire. Certaines sont superbes. D’un point de vue architectural les constructions semblent avoir plus de style et sont plus soignées que les blocs de béton que l’on trouve habituellement dans les autres pays. Côté culinaire, on découvre avec joie les « sate ayam » (brochettes au poulet), côté budget c’est aussi la bonne surprise, l’Indo ce n’est pas cher. Le décor est posé, maintenant on peut commencer notre programme : aller de volcan en volcan sur les îles de la Sonde. Le premier de la liste est le Merapi, ça tombe bien il est à 30 kilomètres au nord de la ville. On snob les agences et nous décidons de nous rendre à Selo (village départ de la rando) par nos propres moyens, ben ce n’est pas gagné. Nous comprenons vite qu’il va falloir apprendre les bases du malais, quasiment personne ne parle anglais et nous sommes les seuls étrangers.

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    Un bus, et trois bemos (minibus) plus tard on arrive à Selo. Le village est situé sur le col entre le Merapi et le Merbabu. On passe devant la maison du parc national, elle vient tout juste d’ouvrir et apparemment nous sommes les premiers visiteurs, ils sont super content, on arrive à avoir les infos dont on a besoin. Un peu plus tard on trouve un homestay, le chef de famille insiste pour nous guider au sommet, nous ne sommes pas intéressés mais le prix est tellement dérisoire (150000 roupies soit 12 euros) que nous finissons par accepter. Le rendez-vous est pris pour la nuit du lendemain. Avant de s’attaquer aux 1400 mètres de dénivelé, nous voulons d’abord tester nos jambes, il faut dire qu’elles ont été plutôt ménagées ces derniers temps. Sur les pentes du volcan voisin, le Merbabu, nous grimpons juste de quoi avoir une vue dégagée sur monsieur Merapi. En guise de bienvenue celui-ci nous gratifie de deux petites explosions, retour au village.

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Départ à une heure du matin, on retrouve notre guide avec une énorme clope roulée au bec, dans un style vraiment puriste il ne prend pas de sac à dos, pour une marche de 8h, ça promet !  Pour ce qui est du topo, le parcours est simple: partir à gauche du panneau hollywoodien « New Selo » et suivre le chemin jusqu’au cône terminal. Première pause, notre « guide » cherche quelque chose dans sa poche, on se dit qu’il a peut être une petite bouteille d’eau cachée sur lui ? Non, pas d’eau rien a grignoté mais par contre un sac remplit de tabac. 4h du matin, troisième pause, on le surprend à ronfler quelques minutes décidément ce guide est au top! On prend pas mal d’altitude, c’est impressionnant de voir toutes les plaines illuminées. Java a une des densités de population les plus fortes au monde (140 millions d’habitants sur une superficie équivalente à un quart de la France). Il n’y a pas un pet de vent alors quand arrive l’heure de la prière on entend des centaines de minarets à des kilomètres à la ronde, c’est envoûtant !

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La végétation disparait, on passe une épaule et on se retrouve au pied du cône.  Le final est raide, d’abord de la cendre ou l’on fait deux pas pour en redescendre d’un, puis on passe sur des blocs assez instables. Le soleil se lève à notre arrivée au sommet. Nous découvrons le cratère, notre guide a du souci à se faire le Merapi est un bien plus gros fumeur que lui.

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 Le cratère n’est pas vraiment un lieu accueillant, les parois sont tapissées de soufre et de nombreuses fumerolles s’échappent autour du dôme de lave. Elles produisent un bruit assez puissant, on aperçoit même quelques roches incandescentes peut être dues aux deux explosions que l’on a entendues la veille. Le volcan reste très actif, sa dernière grosse éruption date de 2010, et la prochaine ne devrait plus tarder. On prend soin de donner de l’eau et de la nourriture a notre guide et on redescend. Superbe vue sur le Merbabu durant tout le retour. Avant d’en finir, on traverse des cultures en terrasses, le guide ne manque pas de nous montrer des plants de tabac dans un champ « Good ! Good ! ». Oui oui, on n’en doute pas…

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Everest Base Camp: Partie 2

9 ème jour.

Au petit  matin, c’est parti, nous nous enfonçons dans la vallée du Khumbu, vallée du camp de base de l’Everest. Nous passons une nuit à Lobuche (4970m) dans un lodge plutôt sale mais abordable. Il fait tellement froid qu’au réveil nos bouteilles d’eau se sont transformées en glaçons, nos vêtements lavés la veille sont dans le même état.

 

Trois heures nous séparent de Gora Shep (5180m), dernier village de la vallée. Pour y parvenir nous longeons le glacier du Khumbu. Une fois arrivés au lodge, nous prenons quelques heures pour nous reposer, manger et partons sans les sacs faire l’ascension du Kala Pattar (5550m), ce sera pour Laeti son record d’altitude. Le sommet est le meilleur point de vue sur l’Everest et sa cascade de glace. Nous restons un moment au sommet, prendre des photos, admirer le coucher de soleil sur le toit du monde et son acolyte (l’Everest (8848 m) et le Nuptse).

Nous passons une bonne soirée en compagnie de deux Québécois, Isabelle et Max. Le lendemain matin, je pars seul en direction du camp de base (Laeti souffrant de maux de tête est restée au lodge pour se reposer).  Surprise, après une heure de marche, quelques tentes et un drapeau indiquant « Everest Base Camp 2012 » se dressent à la moitié du chemin. Des groupes se prennent en photos devant la pancarte n’ayant pas compris que le véritable camp de base se trouve deux kilomètres plus loin. Je décide de continuer et croise un Sherpa, celui-ci m’explique que ces tentes sont en faite les leurs et qu’ils s’occupent de nettoyer le vrai camp de base et que les guides ont trouvés une bonne technique pour gagner du temps…je continue sur un terrain glissant, je suis au pied de la cascade de glace du Khumbu, seul.

L’étape suivante nous emmène à Dzongla, au pied du Cho-La Pass, nous sortons du circuit principal, les chemins sont moins fréquentés. Nous passons la soirée comme d’habitude autour d’un poêle chauffé à la bouse de Yak, quand soudain tout le lodge se met à trembler, on regarde le gérant interloqués, il nous répond  «earthquake !». Conséquence du tremblement de terre ? Une énorme avalanche résonne dans la vallée. La montée du Cho-La Pass est rude, le chemin est raide puis s’adoucit lorsque nous arrivons sur le glacier. Une heure plus tard nous sommes au col à 5420m, un vent glacial souffle, nous ne trainons pas. Dans la descente, arrivés dans un couloir exposé, une pierre grosse comme une machine à laver traverse le chemin quelques mètres devant nous, «  cours, bordel, cours !!! ».

 

Nous passons deux jours à Gokyo (4800 m), petit village coincé entre un lac et le glacier du mont Cho Oyu (8201 m), nous prenons le temps avant de passer le dernier col. Yo décide de se faire une petite sortie en solo afin de se dégourdir les jambes, il part au sommet du Gokyo Ri (5357m). Ballade de 3 heures aller/retour avec environ 600m de montée offrant une vue panoramique sur 4 sommets de plus de 8000 m (l’Everest, le Lhotse, le Makalu et le Cho Oyu). Il me rejoint à peine 2 heures plus tard, essoufflé.

Il me raconte qu’il a descendu en courant et a dépassé un sherpa qui marchait tranquillement. Trente secondes plus tard, ce même sherpa le re-dépasse avec un grand sourire, c’est la course…après cinq minutes, quasiment au pied de la montagne, Yo déclare forfait, le cœur prés à exploser !!

Le lendemain nous sommes en route pour la dernière montée. Plusieurs heures de marche pénibles et fatigantes, pour cette dernière difficulté mon sac de 10 kg semble en peser 40 kg, sur les derniers mètres mes jambes font grèves. Allez un petit effort, nous y sommes : Renjo La Pass (5417 m). Le temps d’admirer la vue et d’engloutir quelques sucreries pour nous donner des forces et nous sommes repartis pour une longue descente.

 

48 heures plus tard, nous sommes au bord de la piste de décollage. Pressés de retrouver des températures plus clémentes à Katmandou, nous partons en quête d’avancer notre vol initialement prévu 5 jours plus tard.

 

Arriver à Lukla ne veut pas dire être à la fin du périple, prendre l’avion n’a pas été une mince affaire. Tout commence au bureau de la compagnie, la veille du vol, l’employé nous dit : « ok, venez demain à 11 h à l’aéroport », jusque là tout va bien. Le lendemain on arrive dans un vrai bordel, on demande des infos aux personnes dans la fille d’attente du comptoir d’enregistrement, certaines nous répondent qu’elles attendent depuis 4 jours. Arfff ! Ca ne sent pas bon, obtenir une info auprès de la compagnie est mission impossible,  au bout de deux heures quelqu’un nous répond enfin : « vous êtes sur le 19 ème vol du jour », nous sommes qu’au 8 ème vol, il est midi et le temps se gâte, il n’y aura pas de 19 ème vol… Au moins nous sommes inscris quelques part. Nous attendons toujours dans la fille. Un nouvel enregistrement se prépare, on force un peu les choses en se plaçant en tête de file : ca marche ! Deux personnes manquent à l’appel, on nous donne une carte d’embarquement, satisfaits, nous passons devant des mines déconfites par notre rapide succès.

Il n’y a plus qu’à attendre l’avion, deux rotations passent…ca y est, c’est notre tour !! Soudain, un attroupement se forme autour de notre avion, des gens examinent le train d’atterrissage, une pièce semble cassée. Bon, on attend le prochain avion, mais entre temps, il se met à pleuvoir puis à neiger. Ca sent le sapin, on nous dit d’attendre car un ingénieur arrive de Katmandou en hélicoptère et que la réparation ne prendra que quelques minutes, sauf que c’est la tempête de neige dehors. Apres trois heures d’attentes dans l’aéroport glacial, plus personne ne s’attend à rentrer aujourd’hui. On demande alors de retourner à l’hôtel. On nous répond de rester et d’attendre 17h30, notre seul interlocuteur est un policier, certains passagers s’agacent et ne comprennent pas pourquoi on attend pour rien alors que l’on pourrait être bien au chaud à l’hôtel. Finalement la compagnie s’active, on nous donne de nouveaux boarding pass pour le lendemain matin et ils nous disent de récupérer nos bagages et de revenir à 5h30, ce dont on se doutait depuis un moment se produit : nos sacs ont eu plus de chance que nous car une erreur d’étiquetage les a envoyée à Katmandou.

Bon plus d’affaires, quasiment plus de roupies, ca ne va pas être simple. Nous expliquons notre situation à l’hôtel, ils nous mettent dans la chambre de leurs enfants partis faire des études en ville. Le lendemain à 5h30 nous trouvons l’aéroport fermé. Une heure plus tard il ouvre, certain passagers haussent le ton car la compagnie n’a pas prévue de nous embarquer dans le premier avion mais toujours dans celui en panne, on  nous répond que si on pose encore une question nous ne partirons pas du tout…tres bien, on attend tous sagement. 4 avions arrivent et repartent puis l’ingénieur arrive enfin ! Il répare le train d’atterrissage, ca y est, à midi nous embarquons…